Jean-Noël Guérini et Jean-David Ciot relaxés

Le sénateur et président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini (ex -PS), et le président de la fédération PS du département, Jean-David Ciot, poursuivis pour détournements de fonds publics ont été relaxés ce lundi par le tribunal correctionnel de Marseille.

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Poursuivis dans une affaire de détournements de fonds, Jean-Noël Guérini, président du Conseil Général et sénateur, et Jean-David Ciot, député, ont été relaxés dans la matinée par le tribunal correctionnel de Marseille, contre l'avis du parquet. 
Le parquet avait requis un an d'inéligibilité et six mois de prison à l'encontre des deux responsables politiques. La justice soupçonnait Jean-David Ciot, ancien collaborateur de Jean-Noël Guérini, d'avoir bénéficié d'un licenciement de complaisance de la part du président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, moyennant 65.000 euros d'indemnités, pour lui permettre de se présenter aux législatives de 2012.
Présent lors du délibéré, dans un costume bleu sombre, Jean-Noël Guérini s'est refusé à toute déclaration. "C'est une décision juste, logique, en l'état de ce qu'on avait plaidé", a commenté l'un de ses avocats, Me Dominique Mattéi.
"Cette décision est totalement conforme aux faits et au droit", a renchéri son collègue Me Hervé Témime. "Il ne s'agit pas pour nous de triompher d'une décision qui est naturelle. Ce qui l'était moins, ce sont les poursuites dont J.N. Guérini faisait l'objet", a-t-il poursuivi.

"Le tribunal n'a pas cédé à l'envie ou au fantasme de condamner des noms uniquement parce qu'ils sont connus, et parce que depuis quelques années, ils sont sulfureux"


s'est réjoui Me Grégoire Ladouari, l'un des conseils de M. Ciot.
Le parquet avait évoqué un "licenciement aberrant", s'interrogeant notamment sur l'absence de préavis de licenciement, qui prouvait selon lui "l'intentionnalité" des deux prévenus. Jean-Noël Guérini avait reconnu avoir décidé de licencier son collaborateur sans avoir "à aucun moment (...) pensé violer la loi" et ne pas s'être occupé des détails du licenciement.
Le parquet a dix jours pour faire appel.


 "Du grand n'importe quoi" 

"Cette affaire aurait dû concerner "le tribunal administratif ou les prud'hommes. Mais comme je ne suis pas M. Dupont, je me retrouve devant vous", avait lancé Jean-Noël Guérini aux juges lors de l'audience. "Le contexte politique était exécrable, il fallait faire disparaître Jean-Noël Guérini", avait-il soutenu, stigmatisant les accusations faites à l'époque par le socialiste Arnaud Montebourg contre "le système Guérini".
Jean-Noël  Guérini qui a fondé un mouvement politique concurrent du PS, "la force du 13", reste mis en examen, notamment pour trafic d'influence et association de malfaiteurs, dans plusieurs dossiers de marchés publics présumés frauduleux, tout comme son frère Alexandre, soupçonné d'accointances avec le milieu.
Cette relaxe renforce en tout cas politiquement J.N Guérini qui, en délicatesse avec le PS depuis ses ennuis judiciaires et le coup de pouce donné à Jean-Claude Gaudin lors des municipales (l'une de ses proches, Lisette Narducci, avait fait alliance avec la droite) avait devancé en avril 2014 son exclusion du PS en démissionnant.
Le PS est en proie à des luttes intestines depuis la gifle prise aux municipales, et plus encore depuis la récente décision de la commission électorale d'invalider les comptes de campagne de plusieurs de ses candidats à Marseille.
Vingt-deux conseillers généraux socialistes ou divers gauche (FdG et PRG) ont appelé à "une large alliance des élus de la majorité sortante" avec Jean-Noël Guérini, malgré la position socialiste officielle de rupture avec lui. Certains sont pourtant en bonne position pour être investis par les instances locales.
La situation au PS, à quatre  mois des départementales? "Du grand n'importe quoi", résumait Michel Pezet, l'un des six conseillers généraux sortants ayant refusé l'alliance avec J.N Guérini, quelques jours avant le délibéré.
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