Un jeune homme de 22 ans habitant Marignane, Yohan Moussouath, attend mardi son jugement. Sa détermination à fabriquer des explosifs avait fait craindre aux autorités un possible attentat. C'était un an après l'affaire Merah.
En mars 2013, un an après l'affaire Merah, le procureur de Paris François Molins avait décrit les mis en cause dans cette affaire comme étant "en mesure de commettre à très court terme (...) un attentat à la bombe sur le territoire français", même si aucun projet précis n'avait été mis en évidence. Les produits retrouvés : 150 kg de nitrate d'ammonium et du TATP, un explosif puissant et instable, auraient pu provoquer des dégâts considérables dans un rayon de plusieurs centaines de mètres.
le soufflé est retombé, "je crois qu'il faut reconnaître qu'on s'est trompés".
Avait reconnu la procureur Juliette Leborgne, lors de l'audience du 18 décembre au tribunal correctionnel de Paris. Mais si le "radicalisme religieux" au départ soupçonné dans cette affaire "n'est as avéré", la dangerosité de Yohan Moussouath l'est bel et bien, avait estimé la magistrate, comparant le profil de Yohan Moussouath avec celui de Mohamed Merah et avec ceux recherchés par Al Qaïda.
Six ans de prison requis
D'allure chétive, dans une doudoune noire, il était apparu comme un grand adolescent, qui passait beaucoup de temps devant des vidéos jihadistes et à se prendre en photo déguisé en moudjahid, avec des armes, réelles ou factices. Il avait acheté une partie de son arsenal "à des Roumains ou des Yougoslaves" pour 3.000 ou 4.000 euros, car il s'était fait "braquer" deux fois."plus j'avais d'armes plus je me sentais bien".
disait Yohan Moussouath devant le tribunal. Sur YouTube, il a vu "des jeunes qui fabriquaient du TATP" et avait "voulu faire comme eux", "par curiosité". Ne lisant pas l'arabe, ignorant tout des cinq piliers de l'islam, n'ayant jamais ouvert le Coran, Yohan Moussouath avait inquiété son entourage par son discours radical. "Je regrette ce que j'ai fait", à quant à lui lancé Yohan Moussouath en fin d'audience, "si je sors, je ne recommencerai plus".