"Je ne suis pas un gendre idéal. J'ai menti, volé, escroqué, mais je n'ai jamais franchi la ligne rouge" : Tony Peillon nie toujours les viols

Troisième journée du procès de Tony Peillon devant la cour criminelle du Tarn. Après le témoignage des six femmes qui l'accusent de viols et agression sexuelle, place à l'interrogatoire de l'accusé. Fidèle à lui-même, il nie les faits et joue la victime.

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Un homme sûr de lui, qui s'exprime bien, voilà l'attitude de Tony Peillon lorsqu'il est interrogé par la cour criminelle du Tarn. Durant plus de quatre heures, ce mardi 28 janvier 2025, l'escroc accusé de viols et d'agression sexuelle répond aux questions posées avec assurance. À toutes les accusations portées contre lui, il réplique systématiquement la même phrase : "Je nie les faits."

Tour à tour, les avocats des parties civiles tentent de lui faire comprendre que cette cour est prête à entendre ses explications. "Il refuse le débat. Il refuse les obstacles qui lui sont présentés. Il est dans l'expression de cette toute puissance, contre vents et marées, contre tous", déplore Me Eric Soulans, avocat d'une des parties civiles. 

"Les victimes ont besoin aussi de la parole de leur bourreau pour pouvoir se reconstruire"

Pour les plaignantes, Tony Peillon n'a pas joué le jeu, lors de cette troisième journée d'audience. Et surtout, il témoigne "d'un irrespect vis-à-vis des victimes". À propos de l'une d'elles, Tony Peillon évoque "un traumatisme qu'elle a subi". Mais à aucun moment, il ne peut penser que cela vient de lui. "Déjà, il reconnaît le traumatisme. C'est une partie du chemin", commente son avocat, Me Baptiste Bourqueney, peu loquace sur l'attitude de son client.

"Moi, ce que j'aurais apprécié, c'est qu'il ait des mots vis-à-vis des victimes, qu'il puisse expliquer, qu'il puisse effectivement montrer un petit peu d'humanité, de mansuétude à leur égard, parce que les victimes ont besoin aussi de la parole de leurs bourreaux pour pouvoir se reconstruire", réagit Me Eric Soulans. Ça, c'est quelque chose d'important. Et même ça, il les en prive."

À gauche, Me Eric Soulans, avocat de deux des parties civiles lors du procès de Tony Peillon. © FTV

La seule marque d'empathie chez l'accusé est pour ses parents. Tony Peillon a alors les larmes aux yeux.

"Délinquant oui, mais criminel non"

Tony Peillon joue la victime. Sa seule réponse aux faits qui lui sont reprochés : il s'agissait de relations consenties. "Il tient la corde en évoquant qu'il est coupable de rien, qu'il n'est responsable de rien, qu'il serait en définitive une double victime, c'est-à-dire une victime incomprise", retient l'avocat d'une des parties civiles.

Victime, c'est ainsi qu'il se sent depuis la médiatisation de ses condamnations pour escroqueries. Tony Peillon refuse désormais d'être filmé ou photographié. "L'impact que cela a pu avoir sur ses proches, notamment, c'est quelque chose d'indéniable. Cela l'a fortement affecté", dit Me Baptiste Bourqueney.

Me Baptiste Bourqueney, avocat de Tony Peillon. © FTV

À l'évocation de ses parents, Tony Peillon a d'ailleurs les larmes aux yeux. "Ce n'est pas feint. Il n'est pas du tout du genre à pleurer sur commande."  Mais quel regard porte l'accusé sur lui-même ? La question est posée par son avocat. Tony Peillon répond :"Je ne suis pas un gendre idéal. J'ai menti, volé, escroqué, trahi des amitiés. Délinquant oui, mais criminel non. Je n'ai jamais franchi la ligne rouge."

La cour criminelle du Tarn rendra son verdict ce mercredi 29 janvier 2025. Tony Peillon encourt jusqu'à quinze années de réclusion criminelle.

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