Le Mémorial de Caen a organisé la quatrième édition du Concours de Plaidoiries. Des élèves avocats ont dû défendre une cause de violation des Droits de l’Homme. Ashkhen Harutyunyan, remporte le 3e prix pour sa plaidoierie «Joseph ou le prix de la liberté».
Prix des droits de l'homme
Le Mémorial de Caen a organisé la quatrième édition du Concours de Plaidoiries. Des élèves avocats ont dû défendre une cause de violation des Droits de l’Homme ce samedi.La présidente du jury est Catherine Mabille, avocate, Présidente honoraire Avocats Sans Frontières France.
Une Marseillaise à l'honneur
Ashkhen Harutyunyan, 25 ans, remporte le 3e prix pour sa plaidoirie : «Joseph ou le prix de la liberté», le prix des Droits de l'homme.J'ai gagné le prix des Droits de l'Homme, rien que le nom ça fait plaisir, c'est une belle récompense !"
Après avoir fait sa licence de droit en Arménie, elle a terminé son Master à la Faculté de Droit à Aix-en-Provence, pour ensuite intégrer l'Ecole des Avocats pour terminer son cursus.
Elle est actuellement en stage à la Cour Administrative d’Appel de Marseille.
Pour le concours, elle a travaillé sur une histoire vraie.
Je me suis inspirée de faits réels, l'histoire dramatique de deux jeunes clandestins arrivés au port de Marseille. L'un a péri noyé. J'en ai entendu parlé alors que je faisais des stages en droit des étrangers, c'est une histoire qui m'a touchée. J'ai juste modifié les noms"
Sa plaidoirie traite d'une partie très technique de la procédure.
Extraits :
« Ma plaidoirie raconte le sort des deux jeunes ressortissants guinéens, Joseph Amadou et Ismaël Yaya, qui sont arrivés au port de Marseille en janvier 2014 afin de demander l’asile aux autorités françaises.La police aux frontières a refusé d’enregistrer leur demande d’asile et leur a notifié un refus d’entrée sur le territoire français, sans pour autant leur notifier leurs droits, dont celui du délai du jour franc. En effet, cette procédure du délai du jour franc offre la possibilité à un étranger de rester un jour sur le territoire national avant de repartir.
Or, j’essaye de démontrer l’absurdité de cette procédure, qui n’est pas effective du fait qu’elle peut être soit mal effectuée par les agents de police, soit mal comprise par l’étranger, épuisé de son long voyage difficile, l’étranger qui, dans la plupart des cas, n’est pas francophone.
Ainsi, outre le problème du non-enregistrement de la demande d’asile de Joseph et d’Ismaël, si la procédure du délai du jour franc avait était effectuée d’office, cela aurait permis d’éviter que Joseph et Ismaël se jettent à la mer en plein milieu de l’hiver, cela aurait permis d’éviter la noyade de Joseph à quelques kilomètres du port de Marseille.
Cela aurait permis à Joseph, qui avait 18 ans et qui rêvait d’avoir une vie meilleure, d’exprimer, dans des conditions plus humaines, les raisons qui l’ont poussé à quitter clandestinement son pays d’origine et de partir comme un aventurier en quête de la liberté. Au pire, il aurait reçu une réponse négative de la part des autorités compétentes, une réponse officielle, mais en aucun cas il ne serait mort pour sa liberté… »