Le débat sur le port du voile à l'université est relancé après les récentes déclarations de la secrétaire d'Etat aux droits des femmes Pascale Boistard ou la proposition de loi d'Eric Ciotti. Contrairement aux écoles, collèges et lycées aucun texte ne l'interdit sur les campus français.
Il y a deux semaines, le député UMP Eric Ciotti a déposé une proposition de loi pour étendre à l'enseignement supérieur l'interdiction du port du voile en vigueur dans les écoles, collèges et lycées publics. Cette semaine c'est la secrétaire d'Etat aux droits des femmes Pascale Boistard qui a déclaré n'être "pas favorable" au port du voile dans l'enseignement supérieur sans pour autant évoquer une évolution de la loi.
L'Union nationale des étudiants de France (Unef), première organisation étudiante, a affirmé mercredi son opposition à toute interdiction du voile à l'université.
Notre syndicat est laïc et féministe, et c'est au nom de ces principes que nous nous opposons à l'interdiction du port de signes religieux par les usagers du service public d'enseignement supérieur",
a réagi l'Unef dans un communiqué.
La laïcité que nous défendons se construit autour de trois piliers : la liberté de conscience, la neutralité de l'Etat et le rôle des politiques publiques pour construire du commun dans la société. Aucun d'entre eux n'est remis en cause par le port de signes religieux par les étudiants",
a jugé le syndicat étudiant. "Hors de question de légiférer pour décider de la façon dont les femmes s'habillent", a-t-il ajouté. Sur les campus les étudiants s'interrogent. Le port du hijab (qui ne couvre pas intégralement le visage contrairement au niqab ou à la burqa) est interdit en France dans les écoles, collèges et lycées, mais aucun texte ne l'interdit ou ne l'autorise à l'université.
Reportage à la faculté de lettres d'Aix-en-Provence Robert Papin, Sylvie Garrat et Christian Herreggods :