Le parquet requiert le maintien en détention de Souleymane Diawara

L'ancien joueur de l'OM sera fixé sur son sort vendredi après-midi. Le parquet vient de requérir son maintien en détention craignant une fuite ou des représailles. Le joueur de l'OGC Nice est en prison depuis le 9 avril. Il est mis en examen pour extorsion de fonds et tentative d'extorsion de fonds.

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Le parquet général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a requis jeudi la confirmation du placement en détention provisoire du défenseur sénégalais de l'OGC Nice Souleymane Diawara, mis en examen pour extorsion et tentative d'extorsion au préjudice d'un vendeur de voitures de luxe. La chambre de l'instruction rendra sa décision vendredi ainsi que celle concernant la détention provisoire d'Adama Diawara, frère cadet du footballeur et de trois autres complices présumés.

Des risques de fuite et de représailles

L'accusation a invoqué des risques de fuite et de représailles. Lors de l'audience à huis clos, les avocats du défenseur de l'OGC Nice ont plaidé en faveur d'une remise en liberté, éventuellement accompagnée d'un contrôle judiciaire. Selon Mes Grégory Bensadoun et Christian Saint-Palais, un éventuel placement sous surveillance électronique apparaît difficilement compatible avec l'activité de joueur professionnel de football.

Souleymane Diawara présente des garanties de représentation parfaites. Compte tenu des dépositions et des constatations opérées, on n'a pas besoin de le laisser en détention"


avait déclaré Me Saint-Palais avant l'audience.

Le remboursement de près de 50 000 euros

Le 19 mars dernier, Adama Diawara et quatre hommes se rendent dans la soirée au domicile de la victime, à Reillanne (Alpes-de-Haute-Provence) afin de réclamer le remboursement d'une somme de 49.800 euros, montant versé en liquide, en 2013, par Souleymane Diawara pour l'acquisition d'une Porsche Cayenne. Ce véhicule ayant été volé, le footballeur n'aurait cessé d'en réclamer au vendeur le remboursement. En janvier, Souleymane Diawara l'aurait relancé  dans un SMS livré aux enquêteurs:

Si j'avais voulu être méchant, je t'aurais déjà envoyé des gens depuis longtemps. Donne-moi ce que tu peux. T'inquiète pas je sais que c'est pas facile de me donner tout d'un coup. Donc voilà en tout cas tu ne me fais pas venir pour rien".


Dans ses déclarations, le vendeur de véhicules, un ancien militaire âgé de 36 ans, assure avoir été "serré" dans un coin de sa cuisine par Adama Diawara et un prénommé Karim, trois autres hommes restant dans le jardin de la villa. Un des cinq membres de cette expédition n'a pas été interpellé. Au téléphone,
Souleymane Diawara se serait entretenu avec le vendeur auquel un véhicule BMW série 7 a finalement été dérobé en gage avec sa carte grise barrée et un certificat de cession.

J'entendais donc clairement  Souleymane Diawara donner ses ordres à son frère et me menacer : Tu vas payer sale escroc"


a déclaré le vendeur de voitures aux enquêteurs. 

Des menaces

Les auteurs de cette opération commando assurent n'avoir usé d'aucune violence, ne portant aucune arme. La victime fait état d'un coup sur la nuque l'ayant fait trébucher et évoque des gestes de ses agresseurs suggérant que l'un d'eux portait une arme dans sa poche. Ces menaces auraient été proférées alors que l'épouse et les enfants de la victime se trouvaient dans le salon mitoyen.Devant la chambre de l'instruction, l'avocate Sabrina Hachouf, partie civile, a insisté sur "le traumatisme persistant" vécu par son client et ses proches. Défenseur d'Adama Diawara, Alain Baduel estime que "cette affaire née d'une exaspération des frères Diawara d'avoir été escroqué a généré une réaction évidemment inadéquate mais qui pour autant ne justifie pas  le placement en détention provisoire".
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