Le centre international Maxime Mermoz, déçu de ne pas avoir été retenu pour préparer la Coupe du monde, entend évacuer cette frustration en faisant parler ses performances avec Toulon, opposé au Stade Français vendredi en demi-finale du Top 14.
Il a commencé par prévenir qu'il n'en parlerait pas. Difficile pourtant de ne pas évoquer avec lui sa non-sélection pour préparer le rendez-vous anglais (18 septembre-31 octobre), largement commentée dans la presse et sur les réseaux sociaux.
"Rien pour se plaindre"
"Il reste, j'espère, quinze jours avec Toulon (demi-finale puis éventuelle finale du Championnat) donc je n'ai pas envie de m'éparpiller", a d'abord répondu Mermoz (30 sél.), auteur à 28 ans d'une grosse saison avec le RCT, qui brigue un gargantuesque "double doublé" Coupe d'Europe-Top 14."C'est dur d'être son propre avocat",
a-t-il ensuite développé. "J'ai l'impression d'être dans la force de l'âge, de progresser d'année en année. Mais je ne vais pas m'enflammer avec des mots forts. Tout le monde me dit d'ailleurs que ce n'est pas fini. La Coupe du monde, c'est dans trois ou quatre mois. Il peut s'en passer des choses."
"Je ne suis pas sélectionneur"
Gros consommateur de réseaux sociaux, sur lesquels il alterne vidéos d'entraînements, photos de vestiaires et selfies de famille, le natif d'Epinal assure n'avoir "rien pour se plaindre".Il voit pourtant son destin international bien incertain, alors même qu'il s'est fait une place de choix au sein de l'attaque du mastodonte varois. "Les autres (à son poste, ndlr) sont devant lui sportivement", s'était justifié le sélectionneur Philippe Saint-André au moment d'annoncer les 36 joueurs retenus pour la préparation.
"Je ne suis pas sélectionneur", a de son côté répondu Mermoz, à qui ont été préférés son coéquipier Mathieu Bastareaud, Alexandre Dumoulin, Gaël Fickou, Wesley Fofana
et Rémi Lamerat. "Il (Saint-André) a ses raisons, même si je ne sais pas trop lesquelles. C'est comme ça."
Toujours sur la retenue sur le sujet, il finira par s'échauffer un peu, en cours de discussion.
"Evidemment que ça bout en moi et que je travaille depuis quatre ans pour cette Coupe du monde",
reconnaît Mermoz, réputé pour son franc parler. "Mais si le sélectionneur ne veut pas que je la fasse, je ne la ferai pas. Je ferai d'autres choses." Avant de faire "d'autres choses", il peut commencer par aider son club à entrer encore un peu plus dans l'Histoire de son sport, ce qui passe d'abord par une victoire vendredi à Bordeaux contre le Stade Français, vainqueur des deux confrontations cette saison.
Envie de tout gagner
Reste à voir si le moral de Mermoz n'a pas été touché par sa non-sélection. Il n'en a rien laissé paraître sur le terrain face à Oyonnax (46-17) le week-end suivant la divulgation de la liste, mais il concède: "Ça te touche toujours. Si ça ne te touche pas, je pense qu'il y a un souci quelque part.""J'ai ça en moi, l'envie de tout jouer et tout gagner", confie-t-il encore. "Mais ça ne m'empêche pas d'avoir le sourire parce que je suis quelqu'un d'heureux." Et d'assez réfléchi pour laisser parler ses performances à sa place; même si, c'est perceptible, ce qui "bout en lui" n'est jamais loin de l'enflammer.