Enième rebondissement dans l'affaire Rybolovlev: en conflit avec le président de l'AS Monaco, dans une affaire de vente de tableaux de collection, le marchand d'art suisse Yves Bouvier a porté plainte à Monaco pour "corruption, faux criminel et blanchiment", a annoncé mercredi son avocat.
Cette contre-attaque, selon Me Frank Michel, conseil de M. Bouvier, "se fonde sur les révélations parues par voie de presse relatives à l'existence d'une collusion entre une partie de la hiérarchie judiciaire et administrative, et Monsieur Dmitri Rybolovlev".
Cette nouvelle plainte n'est qu'un énième rebondissement du feuilleton judiciaire qui défraye la chronique depuis 2015, date à laquelle Dmitri Rybolovlev a déposé plainte contre Yves Bouvier, son marchand d'art, estimant que celui-ci l'avait lésé d'un milliard d'euros.
Selon Me Michel, cette plainte avec constitution de partie civile, révélée mardi par le quotidien Monaco-Matin, vise "à faire valoir la qualité de victime de Monsieur Yves Bouvier" et "à voir appliquer aux faits poursuivis leur exacte qualification pénale qui va bien au-delà d'un simple trafic d'influence".
En outre, elle permettra à l'avocat d'accéder au dossier et notamment aux résultats des perquisitions entreprises depuis que la justice monégasque a elle-même ouvert, le 19 septembre, une information judiciaire contre X pour trafic d'influence.
Avec son avocate Me Tetiana Bersheda, M. Rybolovlev est soupçonné d'avoir enregistré à son insu Tania Rappo, qui fut une amie bulgare de la famille Rybolovlev, pour préparer l'arrestation en Principauté d'Yves Bouvier début 2015.
En outre, Dmitri Rybolovlev avait été inculpé pour complicité d'atteinte à la vie privée dans un autre dossier l'opposant à Mme Rappo.
La saisie du téléphone de Mme Bersheda il y a quelques mois à la suite d'un dépôt de plainte, avait permis de mettre au jour de nombreux messages échangés avec les autorités policières et judiciaires monégasques, dont Philippe Narmino, directeur des services judiciaires contraint depuis à partir en retraite anticipée, laissant entrevoir une supposée collusion destinée à piéger Yves Bouvier.
M. Bouvier reste par ailleurs, dans le volet principal de la vente de tableaux, inculpé par la justice monégasque d'escroquerie et de complicité de blanchiment, et Mme Rappo de blanchiment. Cette dernière a également déposé plainte contre l'homme d'affaires russe pour corruption et trafic d'influence.