Pierre-Alain Mannoni, un enseignant-chercheur du CNRS poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d'Italie, a été relaxé le 6 janvier par le tribunal correctionnel de Nice, devant lequel le procureur avait requis fin novembre à son encontre six mois de prison avec sursis.
Pierre-Alain Mannoni, un enseignant-chercheur du CNRS poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d'Italie, a été relaxé vendredi par le tribunal correctionnel de Nice, devant lequel le procureur avait requis fin novembre à son encontre six mois de prison avec sursis.
C'est une grande victoire pour les gens qui aident et aussi pour tous les gens qui ont besoin d'être aidés
Cet enseignant-chercheur à la faculté de Nice Sophia Antipolis, 45 ans, avait été interpellé le 18 octobre à un péage près de Menton avec dans sa voiture trois Erythréennes dont une mineure, qu'il emmenait à son domicile pour les héberger. Poursuivi pour aide au séjour et aide au transport d'étrangers en situation irrégulière, le tribunal lui a accordé l'immunité pénale, estimant qu'il avait agi pour préserver la dignité des personnes convoyées.
Les irréductibles de la vallée
La loi prévoit depuis 2012, l'immunité pour les passeurs qui ne sont pas rétribués et qui agissent si la vie des personnes recueillies est jugée en péril. Depuis 2015, de nombreux habitants de la vallée de la Roya (Alpes-Maritimes) viennent en aide aux migrants, souvent des Africains fuyant des pays instables.
Le 4 janvier, le procureur de la République de Nice a par ailleurs requis 8 mois de prison avec sursis contre Cédric Herrou, un agriculteur de cette vallée, dans un autre dossier d'aide aux migrants, nombreux à entrer dans les Alpes-Maritimes depuis l'Italie voisine. La justice lui reproche l'installation en octobre 2016 sans autorisation d'une cinquantaine d'Erythréens dans un centre de vacances SNCF désaffecté à Saint-Dalmas-de-Tende.