La direction d'Air France a officialisé ce vendredi le lancement de plans de départs volontaires concernant 1.405 postes au sol et 200 en cabine d'ici 2017, ont indiqué à l'AFP des élus du comité central d'entreprise.
Pour les personnels au sol, les plus touchés par les précédentes réductions d'effectifs, ce sont 1.127 postes qui seront supprimés dans les fonctions opérationnelles et 278 dans les fonctions support, a-t-on appris de même source.Le plan de départ volontaire (PDV) "sera court" car "ouvert du 22 août (2016) au 31 janvier 2017", a précisé le secrétaire général du CCE, Didier Fauverte (CGT).
Des négociations auront lieu du 8 au 29 mars pour sa mise en oeuvre, selon des sources concordantes. Les syndicats oeuvreront pour que le plan soit ouvert jusqu'en mars ou avril 2017.
Marseille et Corse les plus affectés
L'aéroport d'Orly et les escales régionales, notamment à Marseille et en Corse, seront les sites les plus affectés par ces mesures avec 448 postes supprimés en tout, devant le "hub" de Roissy-Charles-de-Gaulle avec 342 départs escomptés.Enfin, la direction vise 312 départs au "pilotage économique" (le siège et le commercial), ainsi que 98 dans la branche cargo, 80 à l'exploitation aérienne, 74 à l'industriel et 51 à l'informatique, selon les syndicats.
Pour les stewards et hôtesses, la direction mise sur le départ de 200 équivalents temps plein d'ici au 31 décembre, selon le syndicat catégoriel SNPNC.
"Avec 1.605 postes en moins, comment notre direction compte-t-elle capter une croissance du transport aérien de +5%/an avec de moins en moins d'effectifs ?", a demandé Sud Aérien, affirmant que la direction "préfère investir dans la destruction d'emplois plutôt que dans sa flotte avions".
Les PDV "tiennent compte du projet de croissance présenté le 15 janvier et par conséquent réduiront significativement l'ampleur des départs volontaires" par rapport aux projections de gestion des sureffectifs présentées fin 2015, avait dit la compagnie la semaine dernière.
Un plan pour "relancer" Air France
Début décembre, Air France estimait ses sureffectifs à 1.823 postes au sol, 890 hôtesses et stewards et 280 pilotes, d'ici avril 2017.Bénéficiant d'une conjoncture plus favorable, la compagnie avait partiellement renoncé le 15 janvier à son plan de réduction d'activité et présenté un nouveau projet prévoyant une hausse de la flotte de 2017 à 2020, toujours soumise à des accords de compétitivité avec les personnels navigants. Les pilotes ne sont plus touchés par les départs.
Cette annonce n'a pas totalement convaincu l'intersyndicale d'Air France qui a dénoncé un "plan de décroissance dissimulé par un ingénieux plan de communication".
La CGT de son côté a élaboré un plan pour "relancer" Air France, "sans toucher aux emplois".
Dans le document consulté par l'AFP, le syndicat réclame de l'Etat une baisse des redevances aéroportuaires, la prise en charge des coûts de la sûreté, la fin du "scandale des subventions publiques" à l'endroit des compagnies low-cost ainsi qu'une "politique moins complaisante à l'égard des compagnies subventionnées", celles du Golfe étant visées.
Air France pour sa part devrait élaborer "une stratégie d'alliances plus active", accroître sa présence sur la maintenance et trouver "des sources d'économies en interne". Pour la CGT, il est "possible de dégager des centaines de millions d'euros d'économies sans toucher aux emplois".
- avec AFP -