L'avocat général a requis ce lundi des peines de 2 ans à 25 ans de réclusion criminelle dans le procès "Air Cocaïne". 7 ans de prison ont été requis à l'encontre des deux pilotes et des deux gérants de la compagnie lyonnaise SN-THS.
Au terme d'un réquisitoire de plus de 10 heures, l'avocat général a réclamé des peines allant jusqu'à 25 ans de réclusion pour les 7 autres accusés. Marc Gouton a requis sept années de prison à l'encontre des deux pilotes devant la cour d'assises spéciale à Aix-en-Provence.
Le magistrat a également demandé l'interdiction de toute activité en lien avec l'aéronautique à l'encontre des pilotes, interpellés en République Dominicaine en 2013 avant qu'ils ne prennent les commandes d'un Falcon 50 chargé de 700 kilos de cocaïne.
Les pilotes continuent de nier
Pourtant tout au long du procès, les accusés, dont les deux pilotes Bruno Odos et Pascal Fauret, ont continué de nier être des trafiquants de drogue.Leurs avocats ont même mis en cause la réalité même de la saisie par les autorités de République dominicaine de 700 kilos de cocaïne à bord du Falcon 50 qu'ils utilisaient, en mars 2013.
Mais le magistrat du parquet ne croit pas aux justifications multiples des accusés, évoquées au long de l'instruction pour expliquer ces vols payés en espèces, sans laisser de traces: un supposé trafic d'or, des transports de vêtements ou encore de statues précieuses.
Six magistrats professionnel
"Ces voyages défient tant le bon sens économique que les règles légales et contractuelles", "ils sont financés, payés, organisés dans des conditions telles que personne ne peut soutenir qu'il ignorait à quoi il participait. Nous parlons d'un trafic de stupéfiants" depuis l'Amérique Latine via les Caraïbes, plaque tournante de la cocaïne, a-t-il martelé.La peine la plus lourde a été requise à l'encontre d'Ali Bouchareb, un "trafiquant patenté récidiviste", selon l'avocat général, considéré comme le commanditaire des trois vols transatlantiques suspects.
Le magistrat a demandé 12 ans d'emprisonnement pour Frank Colin, l'organisateur des rotations aériennes du Falcon 50, en contact avec la plupart des protagonistes.
Sept ans de prison ont été requis à l'encontre d'un collègue et du patron des pilotes, Fabrice Alcaud et Pierre-Marc Dreyfus, pour leurs "rôles complémentaires dans une action définitive".
Enfin, quatre ans de prison ont été requis contre un douanier complice, François-Xavier Manchet, qui leur a prêté main forte et permis d'ouvrir les portes de l'aéroport d'affaires de Saint-Tropez La Môle, aux pratiques de sécurité laxistes.
Le verdict, rendu par six magistrats professionnels, est attendu en fin de semaine.