La gendarmerie, la police et la justice ont fait leur travail. Les enquêtes sur ces disparitions inquiétantes sont souvent closes. A Digne-les Bains, un bénévole s'en empare pour rechercher des pistes, une nouvelle fois.
Assistance et Recherche de Personnes Disparues, c'est la signification d'ARPD. Ancien gendarme, Philippe Terras est l'un de ces bénévoles à Digne-les-Bains.
L'association nationale a été créée en 2003. Comme Philippe, ces membres sont souvent à la retraite. Anciens gendarmes, policiers, notaires, avocats ou encore travailleurs sociaux, ils sont recrutés sur entretien, après vérification de leur casier judiciaire. Une journée de formation plus tard, ils commencernt à chercher.
Pour Philippe Terras, le déclic s'est produit devant un reportage sur Nordahl Lelandais (tueur en série présumé de la petite Maëlys, entre autres). Il apprend à cette occasion que l'ARPD n'est pas présente dans son département, les Alpes de Haute-Provence, et propose de s’occuper de l’antenne locale.
La méthode de ces enquêteurs bénévoles
Ils vont faire approximativement la même chose que les gendarmes, policiers et procureurs mais avec moins de moyens et moins de pouvoir. Ils vont retourner sur les lieux, questionner le voisinage, faire des recherches sur internet ou au téléphone.
Ce qui change beaucoup d’une enquête classique, c’est le contact avec les familles. Ce sont elles qui les mandatent. Ils vont garder un contact très régulier et apporter un soutien psychologique à ceux qui sont dans l’attente.
Noël 2016, disparition de Marie-Christine Camus
D'origine parisienne, Marie-Christine Camus vivait à Embrun depuis quelques années. Elle a disparu le 25 décembre 2016 au matin, alors qu’elle était partie se promener. Une semaine plus tard, sa voiture était retrouvée près de l’abbaye de Boscodon.Les gendarmes ont enquêté, avec des chiens, en posant des affichettes, avec l’aide de l’ONF. Ils ont cherché, analysé, en vain. L’enquête a commencé le 30 décembre, plusieurs jours après la disparition, comme souvent lorsqu’il s’agit d’une personne majeure.
"Trop de questions restent en suspens."
Pour Catherine, sa soeur, "impossible de faire son deuil quand trop de questions restent en suspens.", depuis ce matin de Noël 2016. Comme le possible lien avec une sexagénaire disparue en juin 2015, dans le même périmètre, et dont le corps n’a jamais été retrouvé.
"Chaque jour, je me demande s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide. Si elle est tombée dans une crevasse, si nous retrouverons son corps, si des animaux l’ont dévoré…"Les comptes bancaires de Marie-Christine n’ont pas bougé, ce qui éliminerait la piste de la disparition volontaire. Dans ces cas-là, il faut faire une déclaration de présomption d’absence, libérer le logement, mettre les comptes sous tutelle...
Des familles et un soutien, celui de l'ARDP
L’ARPD apporte un soutien moral et informe la famille de toutes les démarches entreprises: " On se sent très écoutés, conseillés et épaulés. Ils appellent très souvent. Alors que le contact avec la justice est presque impossible", raconte Catherine.Dans cette affaire, l’ARPD a aidé la famille en la mettant en relation avec un avocat membre de l’association, spécialisé dans les disparitions inquiétantes.
Faute de moyens judiciaires et parce que les bénévoles arrivent longtemps après les faits, rares sont les enquêtes qui aboutissent. Parfois, c'est le cas.
Si la personne accepte alors d’entrer en contact avec sa famille, l’ARPD lui donne ses coordonnées. Dans le cas contraire, l’association informe juste la famille. "On l’a retrouvée, elle est en bonne santé", sans donner plus de renseignements.
Le bureau de Digne recrute
Le bureau de Digne-les-Bains ne compte qu’un membre, Philippe Terras.Des volontaires sont donc les bienvenus, comme dans toute la région PACA.
Si vous êtes intéressés, vous pouvez écrire à arpd.ahp04@gmail.com