Canyoning en vacances : les règles à respecter pour garder la tête hors de l'eau

La pratique du canyoning dans les eaux rafraîchissantes du Verdon est particulièrement appréciée des vacanciers en cette période de fortes chaleurs. Mais plusieurs accidents se sont déjà produits cet été. Rappel de quelques consignes à respecter pour une sortie en toute sécurité.

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La descente de canyons attire dans les gorges du Verdon de nombreux vacanciers, en recherche de fraîcheur loin des plages surpeuplées du littoral.

Un million de personnes expérimentent le canyoning en France chaque année. L'activité s'est beaucoup développée depuis une dizaine d'années, mais elle n'est pas sans risque. 

Le 20 juillet dernier, un accident mortel est survenu à Aiguines, dans le Var, et le 25 juillet, un jeune homme s'est luxé l'épaule en chutant dans un canyon du Haut-Verdon.  

Les sauts, première cause d'accident

Selon les statistiques de la fédération française de spéléologie, plus de la moitié des accidents de canyoning sont dûs aux sauts (46 %). 75 % des traumatismes touchent les membres inférieurs, 17 % sont des lésions graves de la colonne vertébrale.

"Si on saute de trop haut et qu'on arrive mal, on peut se blesser au bas du dos", confirme Nicolas Casene, moniteur diplômé à la Maison du canyoning à Castellane, qui encadre chaque jour des sorties dans le Verdon."Quand on ne connaît pas un canyon, on ne voit que le côté ludique et on pense qu'il y a des vasques de saut partout. Alors que normalement, on descend en rappel, on met un masque de plongée, et on sonde la vasque et on regarde "si ça saute" et ensuite on peut sauter", souligne Nicolas Casene.

La recherche de sensations fortes

Le moniteur constate que, trop souvent, lors de sorties non encadrées, certains sautent sans prendre le temps de vérifier qu'il n'y a pas de danger.

Le participant recherche parfois l'adrénaline au détriment de sa sécurité alors qu'en canyoning, "aucun saut n'est obligatoire, il y a toujours moyen d'installer une corde et de descendre en rappel", insiste-t-il.  "Dans le Verdon, il y a aussi des pièges, par exemple des siphons, explique encore Nicolas Casene, ce sont des passages où l'eau passe sous une roche et c'est assez dangereux".

"Mais c'est quand même rare qu'il y ait des accidents graves en canyon,
estime-t-il, le plus souvent ce sont des blessures aux chevilles et à l'épaule".

Des évacuations compliquées pour les secours

Le PGHM de Jausiers est aux avant-postes dans le Haut-Verdon. Les secouristes confirment que les accidents sont le plus souvent sans gravité, causés par des glissades ou des chutes de hauteur. Toutefois, sur les six victimes secourues dans leur zone cette année, une est décédée, emportée par le courant. 

Pour les gendarmes du peloton de Haute-Montagne, les évacuations en canyon sont souvent compliquées et risquées.

"On intervient avec l'hélicoptère, et dans ce milieu encaissé avec l'eau, ça représente quand même un certain danger. En plus, au niveau communication, ça passe très mal, les gens ont froid, et il faut agir très vite pour les extraire", explique l'adjudant-chef Schruoffenegre, secouriste du PGHM de Jausiers.

"Il faut bien préparer sa sortie, en amont, rappelle le gendarme, et en premier, consulter les topoguides, se renseigner sur les bassins versants au-dessus du canyon pour savoir s'il y a beaucoup d'eau, ou pas, repérer les accès et les échappatoires".
"Et quand on a visualisé le milieu, il faut ensuite se demander si on est capable de s'engager dans le canyon, avec qui et à combien. Plus le groupe est nombreux, plus il y a de risques d'avoir un blessé", ajoute-t-il. 

Une pratique encadrée ou autonome ?

"A leur accueil, on vérifie d'abord que les gens sont en condition, ou pas, et en fonction de leurs capacités physiques et de leur expérience, on les oriente vers des canyons "découverte" ou des parcours plus techniques", renchérit Nicolas Casene.

"C'est comme l'alpinisme en montagne, le canyoning est libre d'accès, note-t-il, mais c'est une question de bon sens, soit on est encadré par un guide, soit on est formé pour être autonome. Les clubs et les professionnels proposent des stages".

Selon lui, il faut bien deux étés de pratiques régulières pour devenir vraiment autonome.

Si le canyoning se pratique de plus en plus souvent en famille, Nicolas Casene n'accepte les enfants qu'à partir de dix ans, seulement en canyon découverte. "On essaie d'aller dans des parcours qui ne durent pas longtemps, environ 1h30, car les enfants ont très vite froid".

Ne pas négliger le risque météo

Vérifier la météo avant de partir est aussi un impératif pour une pratique en toute sécurité.

"En été, il faut faire attention aux orages, pas tellement à cause des risques de crue, mais à cause des risques de chutes de pierre, donc on regarde la météo et on n'hésite pas à annuler si elle n'est pas bonne", indique le moniteur de canyoning."Que l'on soit amateur ou professionnel, il faut bien regarder la météo et étudier le milieu où on s'engage, insiste l'adjudant-chef Schruoffenegre, bien analyser l'environnement, répérer le niveau d'eau et la hauteur des cascades qui détermine la longueur de cordes et le matériel à prévoir, casques, combinaisons, mousquetons, etc..."

"Le canyoning se pratique dans un milieu très spécifique, qui présente des risques mais si on respecte tout, normalement, ça se passe très très bien".

Adj. Chef Schruoffenegre PGHM de Jausiers

Le secouriste du PGHM met enfin l'accent sur les arrêtés préfectoraux et municipaux qui peuvent limiter les conditions d'accès aux canyons en cas de crue ou à la suite d'un accident.
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