Huit personnes évacuées par l'hélicoptère Dragon 06 à la nuit tombante ce dimanche. Epilogue heureux de la mésaventure de ce groupe de canyoning, surpris par un violent orage dans le Riù de Pierlas, dans les Alpes-Maritimes.
La journée avait pourtant bien commencé.
Pour ces amis qui partagent la passion du canyoning, une sortie dans un des sites prisés des connaisseurs : le Riù de Pierlas, dans la vallée du Cians.
Sur les huit participants, quatre sont "équipeurs" de canyons, autant dire qu'ils ne sont pas des débutants. Le groupe part avec tout le matériel nécessaire, et bien sûr, a pris la météo avant de partir.
La météo ne prévoyait que 5 millimètres de pluie. On s'est dit, ce n'est rien du tout.
Mais le canyon a été plus long à descendre que prévu. Il a fallu rééquiper certaines parois. En fin d'après-midi, le groupe est toujours dans le canyon quand il se met à fleuvioter.
Nous sommes sortis pour nous abriter, et on a vu l'eau monter en 45 minutes. Le débit était 10 fois plus fort.
Le groupe, bloqué, appelle les secours. Mais pour atteindre un site où l'hélicoptère de la Sécurité civile pourra venir récupérer les huit personnes, il leur faut remonter le canyon. 1 heure 45 d'escalade, avant de finalement monter à bord de Dragon 06, avec les hommes du Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne des Alpes-Maritimes.
Un scénario classique
La plupart des accidents de canyoning arrivent dans ce contexte-là.
Le chef du détachement des Alpes-Maritimes des CRS secours en montagne, qui assurent la permanence en alternance avec le PGHM, veut alerter les candidats au canyoning : "On se lève le matin, il fait beau. Mais, pour diverses raisons, souvent un manque de condition physique en début de saison, le canyon prend plus de temps que prévu. Et on peut se retrouver dans des situations très délicates".
Le capitaine Ludovic Saint-Bonnet pointe la météo de ce mois de juin, qui n'est pas selon lui "en phase avec la pratique du canyoning".
On a régulièrement des phénomènes orageux sur les massifs en fin de journée. En fonction des bassins versants, ils peuvent rapidement alimenter des canyons qui sont administrativement ouverts.
Ce phénomène d'entonnoir peut aller très vite. Dimanche, ce groupe d'amis en a fait les frais, s'en tirant avec une belle frayeur. Les autorités préfectorales et la Fédération Française de Montagne et d'Escalade rappellent régulièrement les règles de prudence pour la pratique du canyoning, et notamment pour la préparation des sorties.
Samedi 6 juin, un pratiquant a disparu, emporté par le courant dans la rivière le Jabron, à Trigance dans le Haut-Var. Son corps a été retrouvé 12 jours plus tard.