Jean Castex, Premier Ministre de la République Française, reçoit des petites culottes à Matignon, dans sa boîte aux lettres. L’une d’entre elles vient de la boutique de lingerie de Forcalquier. La gérante exprime, en dentelles, qu’un commerce de culottes est un commerce essentiel.
"C’est la première chose qu’on enfile le matin" rappelle Elisabeth Kestens, gérante de la boutique de lingerie "Fleur de Peau" à Forcalquier. Fermée pour la troisième fois en un an, elle se sent bien seule depuis l'automne dernier. Lundi 19 avril, lorsque l’initiative Action Culottée voit le jour, elle y adhère tout de suite "j’ai envoyé l’information à toute ma clientèle, avec la photo du cadeau."
Le modèle remporte par conséquent un succès certain. "Est-ce que tu as encore ma taille ?" s’enquièrent plusieurs clientes.
L’une d'entre elles s’amuse de cette opération. "C’est intelligent et de bon goût. C’est pas vulgaire, ni ostentatoire, c’est parfait."
Les spécialistes de lingerie s’expriment ainsi, en langage culotte. "La lingerie est essentielle et certainement pas frivole", selon Elisabeth Kestens, "je reçois des personnes qui ont des besoins spécifiques, post-opératoire, allaitement… Parfois c’est difficile d’attendre un ou deux mois pour recevoir un conseil et de l’accompagnement."
Elisabeth Kestens se réjouit que le grand public soit informé, et pas seulement le premier ministre. Il aurait reçu 200 petites culottes de toute la France, selon les chiffres du 24 avril.
Sous couvert d'humour, ces femmes expriment une vraie crise dans leur domaine et une grande crainte pour leur avenir.
Nous ne connaissons pas la taille des présents mais nous connaissons le prix de la lingerie fine. Que fera le Premier Ministre de ces trésors ?
Les lingères ont déjà une idée. Ce samedi, déçues du report de la réouverture des commerces "non essentiels", elles écrivent à Jean Castex et font une demande précise "Afin que cette opération ne soit pas vaine mais puisse mettre l’accent sur l’aspect essentiel de notre secteur, le collectif Action culottée souhaite que le gouvernement reverse les culottes reçues ou à venir à 2 associations qui œuvrent pour les femmes : ADSF et Fondation des femmes."
Elles se sont révélées de brillantes communiquantes et veilleront sur leur lingerie jusqu'au bout.