"Les débits sont vraiment hauts", on vous dit pourquoi le kayak est plus à risque en ce moment

Deux accidents mortels se sont produits sur la Durance et L'Ubaye les 10 et 11 juin 2024 où deux personnes sont mortes lors d'une sortie en kayak. En cause probable, le fort débit de l'eau. Suite à un enneigement record et la fonte des glaces tardives, les eaux de la rivière deviennent dangereuses.

Ces derniers jours, plusieurs rivières des Alpes du sud ont emporté dans ses eaux deux kayakistes. Ce lundi 10 juin, un groupe de kayakistes s’est retrouvé en difficultés. Malgré l’intervention des pompiers des Alpes-de-Haute-Provence, du PGHM sur la commune de Saint-Paul-sur-Ubaye, un Irlandais de 73 ans est décédé.

Le lendemain, entre Briançon et le lieu-dit Le Villaret, les pompiers des Hautes-Alpes sont appelés pour un groupe de 11 personnes, cette fois anglaises, à nouveau en difficultés dans la Durance. Si, dix des kayakistes ont été sortis indemnes, le dernier a été retrouvé au niveau du pont du Villaret. Malgré les tentatives de réanimation, l’homme est déclaré décédé.

Record d'enneigement et fonte des glaces tardives

Si les circonstances du drame restent encore inconnues, les conditions de navigation sont plus difficiles en ce moment à cause du fort débit de l'eau. Thomas Pascal, président du syndicat national des guides professionnels de canoë kayak et disciplines associées, explique que le débit actuel est très fort. Record d’enneigement dans le massif des Écrins et sur la frontière italienne, cumuls de précipitations importants, fonte des glaces tardive… autant de raisons qui font de la rivière un terrain de jeu dangereux. "On a eu de la neige et un mauvais temps depuis début mars jusqu’à ces jours-ci, avec une fonte en altitude qui s’est amorcée il y a quelques jours, avec le retour du soleil et des températures plus clémentes. Résultat, les débits sont vraiment hauts", souligne Thomas.

Il rappelle également que la rivière est un élément vivant qui, chaque année, se modifie. Il ajoute que la difficulté vient principalement de la violence des mouvements d’eau qui ne sont pas aux endroits où on les attend habituellement. "Par exemple, un rocher qui habituellement sort de l’eau et ne pose aucun problème, va être recouvert et derrière, créer un mouvement d’eau qui peut être violent et piéger un kayakiste", illustre le président.

S'informer sur les conditions de débit

Face à ces conditions de débit important, il tient à rappeler les bonnes pratiques et invite les vacanciers à retrouver les bons réflexes. "Il faut venir s’informer auprès des professionnels et clubs locaux, sur les conditions de débits, les parcours qui peuvent avoir changé avec la dynamique de la rivière." Un parcours qui, habituellement, peut être facile et accessible, devient d’un très haut niveau, avec les débits actuels.

Tous les professionnels insistent aujourd'hui, l'eau vive est un milieu changeant. Les guides locaux l'observent au quotidien. Pour les sorties plus sportives, des kayaks de sécurité peuvent venir en renfort. Les débutants eux restent les bienvenus. Ils peuvent même s'initier à tous les gestes techniques au calme, sur les plans d'eau.

Avec Lucie Robert et Fabien Madigou / FTV

L'actualité "Environnement" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Provence-Alpes-Côte d'Azur
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité