A l'approche de l'été, les marins-pompiers et la société des eaux de Marseille rappellent les consignes de sécurité autour des risques de noyade dans le canal de Marseille.
Des eaux fraîches et en apparence tranquilles. La tentation est grande, mais la baignade est strictement interdite. Chaque année, avant l'arrivée des fortes chaleurs, les marins-pompiers et la société des eaux de Marseille (SEM) sensibilisent aux risques de noyade dans le canal, qui dessert 23 communes, de la Roque d'Anthéron à La Ciotat.
Un fort courant et des parois glissantes
Le message s'adresse tout particulièrement aux adolescents qui pourraient prendre le canal pour une base de loisirs. "Le canal est dangereux, l'eau est froide, elle vient des Alpes", alerte Dimitri Migraine responsable du service adduction de la SEM, "donc pour de jeunes enfants, il y a un risque d'hydrocution et même d'hypothermie". Profond de plus de deux mètres, le canal est par ailleurs animé par un courant puissant et "on ne s'en rend pas compte", sa vitesse est parfois supérieure à un mètre par seconde.
Les berges sont clôturées avec des portails et surveillées avec caméras et des alarmes anti-intrusion. Des échelles ont été installées ainsi que des lignes de vie avec des flotteurs auxquels se raccrocher en cas de chute.
"Les bords du canal sont glissants, ils sont vaseux et ils sont hauts et ça ne permet pas de pouvoir remonter, dès l'instant qu'on tombe à l'eau", souligne le Maître principal Jérôme, adjudant de la section intervention aquatique du BMPM.
Le piège mortel des siphons
Les marins-pompiers alertent aussi sur la présence de barrages sur l'ouvrage. "Le danger face à un barrage, c'est le drossage", indique le responsable des marins-pompiers.
Le courant et la pression hydrostatique sur le corps vont plaquer la personne sur le barrage, et elle va s'épuiser et se noyer.
Maître principal Jérôme, bataillon des marins-pompiers de MarseilleFrance 3 Provence-Alpes
Les siphons qui sont placés au passage sous les routes peuvent également constituer des pièges mortels. "On peut être aspiré dans le siphon, sous la route, note le marin-pompier, le danger, c'est que généralement, il y a des embâcles, des objets divers et variés qui ont pu être jetés dans le canal et qui peuvent venir encombrer l'évacuation facile de la personne et elle peut rester bloquée à l'intérieur".
Cinq enfants noyés en 30 ans
Bienfaiteur, le canal de Marseille conduit les eaux de la Durance jusqu'au palais Longchamp, depuis 1849 pour alimenter les habitants en eau potable. L'ouvrage à ciel ouvert, qui traverse les quartiers du nord de la ville, s'est montré plus d'une fois meurtrier.
À La Savine, les anciens n'ont pas oublié la mort du petit Djamel, dont le corps a été retrouvé coincé dans les grilles du canal, des kilomètres en aval. C'était en juillet 1992. Quatre autres enfants sont morts emportés par les eaux du canal en 30 ans.