Réchauffement climatique : replanter des arbres résistants à la chaleur et à la sécheresse dans les Alpes-de-Haute-Provence

Après une année 2022 anormalement sèche, et face au réchauffement climatique, qui semble inéluctable, l'Office national des forêts tente de s'adapter en anticipant les aléas climatiques. Diverses expérimentations ont été lancées dans la forêt du Cousson, dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Cageot vissé sur le dos, pioche en main, une dizaine d'agents de l'office national des forêts (ONF) s'apprêtent à replanter des pins, en plein cœur de la forêt domaniale du Cousson, au sud-est de Digne-les-Bains. Ce jour-là, des dizaines de jeunes pousses attendent d'être installées en pleine montagne, dans le cadre d'une expérimentation qui vise à replanter 50 000 arbres.

Parmi les essences, on trouve du pin de Salzmann, du pin d'Alep, du sapin de Céphalonie ou encore du cèdre de l'Atlas... Des espèces inhabituelles dans cette forêt alpine, plutôt peuplée de pins noirs et de pins sylvestres.

Face au dépérissement de nombreux de ces arbres, l'ONF a lancé une vaste expérimentation, dans la forêt du Cousson. Les pins sylvestres, victimes de la sécheresse, sont peu à peu remplacés par des essences plus résistantes. Il s'agit d'une migration assistée : planter des essences venues du sud, mieux adaptées à un climat sec.

"Diversifier les essences"

"L'objectif de cette opération, c'est aussi de diversifier les essences", ajoute Arnaud Nedez, technicien forestier en charge du plan de relance. Les agents de l'ONF installent "différents résineux et feuillus" afin de "favoriser la résilience et obtenir un gain de biodiversité", poursuit-il.

Plus loin, c'est une autre méthode qui est employée : sur une parcelle d'environ 9 mètres carrés, le sol a été décapé. L'herbe a été retirée, pour favoriser l'implantation des graines. "Elles tombent directement dans le sol minéral et parviennent ainsi à mieux germer, note Géraud Lavandier, responsable territorial de l'ONF à Digne-les-Bains. Elles ne sont pas non plus concurrencées par l'herbe au niveau de l'apport en eau".

Le résultat ne se fait pas attendre. Deux ans après le début de l'expérimentation, "on observe des petits pins noirs qui pour certains se sont bien installés", commente encore Géraud Lavandier.

80% des jeunes pousses survivent

Sur la parcelle, tout un tas de petits sapins ont ainsi pris racine. "Toujours dans un objectif de diversifier les essences, en adaptation au changement climatique, nous avons aussi semé à la main des graines de sapin de Céphalonie". Reste à savoir si ces jeunes pousses tiendront : "en fonction des résultats, nous pourrons garder l'espèce la plus résistante ou bien les deux si les deux tiennent", ajoute le responsable.

Toutes ces démarches répondent à un changement de stratégie de l'ONF. Jusqu'à présent, la priorité était d'optimiser la production de bois. Aujourd'hui, face à la sécheresse qui a anéanti une partie des arbres, l'urgence est de permettre à la forêt de survivre.

Car l'inquiétude est réelle. Il y a deux ans, le taux de reprise des jeunes pousses était de 95%. En 2021, il est tombé à 80%. Il faudra attendre le prochain printemps pour connaître l'impact de la sécheresse de l'été 2022, qui risque d'être catastrophique.

Face à l’urgence climatique, France 2 propose aujourd’hui à 20h45, une grande soirée d’appel aux dons pour soutenir la régénération et la préservation des forêts, partout en France.

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