Sept soirées et autant de pépites à découvrir pour la 67ème édition qui se déroule du 22 juillet au 13 août. Fidèle à sa réputation, le festival sisteronais offre une programmation pluridisciplinaire, originale et exigeante, dans un cadre exceptionnel.
Ses organisateurs le rappellent volontiers : c’est le plus ancien festival de France après les Chorégies d’Orange.
Voilà plus de 60 ans que les Nuits de la Citadelle animent chaque été la cité médiévale. Et si le théâtre était à l’origine "l’âme" de la manifestation, celle-ci s’est largement ouverte à d’autres disciplines telles que la musique et la danse.
C’est d’ailleurs un voyage au cœur de la polyphonie qui inaugurera l'édition 2022 : avec Carmina Latina, nous voici immergés dans les musiques espagnoles et sud-américaines des 16ème et 17ème siècles.
Lors de la conquête du Nouveau Monde, les ecclésiastiques et les musiciens espagnols et portugais apportèrent leur savoir-faire de polyphonistes. Mais ils furent aussi séduits par les traditions populaires locales, allant jusqu’à adapter les textes de la liturgie catholique aux langues indigènes.
C’est cette mouvance de la tradition polyphonique ibérique qui est illustrée dans "Carmina Latina".
L’écrin du cloître Saint-Dominique se prêtera tout naturellement à ce programme, interprété le 22 juillet par l’ensemble Cappella Mediterranea et le Choeur de chambre de Namur - deux références absolues dans le monde baroque – et des solistes d’exception, comme la soprano Mariana Flores.
Un évènement lyrique
Deuxième temps fort du festival, qui devrait réjouir les passionnés d’art lyrique : le ténor Freddie De Tommaso sera à l’affiche le 27 juillet. Un véritable événement car c'est le seul récital qu'il donnera en France cette année.
Agé de 27 ans, le chanteur britannique d’origine italienne est un authentique ténor dramatique, qui s’inscrit dans la tradition des grandes voix italiennes. Il connaît aujourd’hui une ascension fulgurante.
Le public aura donc le privilège de le découvrir à Sisteron, accompagné au piano par Jonathan Papp. Au programme : les "Sonnets de Pétrarque" de Liszt, de célèbres airs d’opéra de Verdi, Rossini, Puccini et des chansons italiennes et napolitaines.
Le carnaval des animaux revisité
Autre soirée musicale, autre style : le 7 août, la fantaisie et l’humour seront à l'honneur avec Un carnaval des animaux pas comme les autres. L’œuvre célébrissime de Saint-Saëns, "Le carnaval des animaux", est ici revisitée par Alex Vizorek.
L’humoriste belge, passionné de musique classique, a voulu rendre hommage au grand compositeur l’an dernier, à l’occasion du 100ème anniversaire de sa mort, en inventant une histoire à la fois drôle et pédagogique.
Pour la raconter, des interprètes de choix : les humoristes Corinne et Gilles Benizio, accompagnés au piano de l’énergique Duo Jatekok.
Partager avec le public leur passion de la musique, voilà le credo des soeurs Berthollet ! Le très médiatique duo – Camille au violoncelle, Julie au violon - clôturera Les Nuits de la Citadelle, le 13 août.
Si leur premier amour reste le classique, les deux artistes aiment aussi le jazz, le rock, la chanson française, le rap, les musiques de films et de séries… Bref, pour elles la musique est bien un langage universel sans frontières !
Le programme de la soirée, très éclectique, alliera classique et variété, avec des titres issus de leur album "Séries".
De l'Italie à l'Espagne
Pour les amateurs de danse, deux dates à retenir. Le 29 juillet tout d’abord, avec Les Italiens de l’Opéra de Paris. La compagnie, fondée et dirigée par Alessio Carbone depuis 2016, réunit dix danseurs italiens de l’Opéra de Paris et rayonne sur les grandes scènes nationales et internationales.
Le théâtre de la Citadelle l'accueillera dans des chorégraphies signées Noureev, Carlson, Forsythe, Bigonzetti et dans une création de Simon Valastro.
De la danse encore le 9 août avec El Salto, un spectacle de la Compagnie Jesús Carmona mêlant flamenco, danses classiques espagnoles et contemporaines.
C’est la première fois que les Nuits de la Citadelle accueillent le danseur et chorégraphe Jesús Carmona, décrit comme le "phénomène du flamenco moderne" par le New York Times !
Enfin, le théâtre conserve toute sa place au festival sisteronais. Le 4 août, la pièce de Gérard Savoisien, Marie des poules, gouvernante chez George Sand, livrera un beau portrait de femmes et le récit d’un destin incroyable. Celui de Marie Caillaud, dite "Marie des poules", la petite servante qui allait chercher les oeufs au poulailler de Nohant.
Entrée à 11 ans au service de la romancière, elle y apprendra à lire, à écrire, à jouer la comédie, jusqu’à devenir une femme cultivée puis la gouvernante de Sand. Elle vivra aussi un amour clandestin avec Maurice, le fils de l'écrivain.
L’actrice Béatrice Agenin qui incarne les deux femmes - Marie à tous les âges et George Sand - a reçu le Molière de la meilleure comédienne pour ce rôle en 2020. Arnaud Denis signe la mise en scène et interprète également Maurice Sand.
Un petit bijou théâtral qui devrait enchanter le public de la Citadelle.