Alpes-Maritimes : les réactions après l'annonce de l'arrivée de 95 policiers nationaux

Le Président de la République l'a annoncé ce lundi lors d'un déplacement à Montpellier sur le thème de la sécurité, 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires seront déployés, dont 95 dans les Alpes-Maritimes. 

C'est officiel : en 2021, 95 postes de policiers sont créés pour le département des Alpes-Maritimes. C'est le Président de la République, Emmanuel Macron, qui en a fait l'annonce lors d'un déplacement à Montpellier.

Le chef de l'Etat estime que les Français ont droit à "une vie calme". 

Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu'en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants. Je me bats pour le droit à une vie paisible.

Emmanuel Macron au Figaro

Pour le département des Alpes-Maritimes, le déploiement est le suivant : 

► Circonscription de sécurité publique de Nice : + 22
► Circonscription de sécurité publique d’Antibes : +17
► Circonscription de sécurité publique de Cagnes-sur-Mer : + 13
► Circonscription de sécurité publique de Cannes : +15
► Circonscription de sécurité publique de Grasse : +11
► Circonscription de sécurité publique de Menton : + 17

Au total sur la totalité du territoire, 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sont prévus sur la durée du quinquennat. Il est précisé que ces 10 000 recrutements, 6 200 policiers et gendarmes ont déjà été recrutés.

Les syndicats prudents

Laurent Martin de Frémont est le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police des Alpes-Maritimes.

Il rappelle que dans ce département, les effectifs se répartissent comme suit :
► 1 800 agents pour la Sécurité Publique
► 500 pour la Police aux Frontières. 

Il estime que l'annonce de 95 policiers en plus dans le département va dans le bon sens, mais il rappelle que cela compensera à peine les réductions de ces dernières années.

Entre 2007 et 2012, on a perdu 12 000 policiers en France dans le cadre de la révision générale des politiques publiques. A l'issue du quinquennat, on arrivera à peine à l'effectif de 2007, avec entre-temps, des missions qui se sont surmultipliées.

Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police 06

 

Et le syndicaliste de citer ces dernières années les manifestations suite à la loi Travail ou loi El Khomri, celles des Gilets Jaunes sans oublier les attentats à Nice, l'afflux de migrants à Menton et l'épidémie de Covid. Pour lui, des effectifs supplémentaires "ne sont pas du luxe", il faut aller encore plus loin.

De son côté, Karine Jouglas, secrétaire départementale Alliance Police Nationale 06, redoute des "effets d'annonce". 

Elle considère que les policiers sont utilisés comme un baromètre social et veut du concret. Pour elle, clairement, le compte n'y est pas.

L'ouest du département est asphyxié, avec une perte considérable ces dernières années. A Menton, il y avait 26 policiers il y a 3 ans contre 65 aujourd'hui. 

Karine Jouglas, secrétaire départementale Alliance Police Nationale 06

Les deux syndicats demandent d'une seule voix le classement de l'ensemble du département des Alpes-Maritimes en "zone difficile". La ville de Nice est la seule commune à en bénéficier. Cela permet aux policiers d'obtenir une prime qui selon Unité SGP Police et Alliance Police Nationale, permet de fidéliser les agents car elle compense un peu le coût de la vie et les difficultés d'exercice de la profession dans un secteur devenu très violent.

Une réponse à une demande pour Menton selon la députée Alexandra Valetta-Ardisson

Députée LREM de la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, Alexandra Valetta-Ardisson, dans un communiqué, "se réjouit de la prise en considération de sa demande qui était aussi celle de Jean-Claude Guibal, maire de Menton et président de la Communauté d’Agglomération de la Riviera Française (CARF)".

Même réaction du député LRM Cédric Roussel. Elu dans le 3e circonscription des Alpes-Maritimes, il salue la décision présidentielle.

Loïc Dombreval, LREM, est lui aussi député des Alpes-Maritimes. Sa circonscription comprend Grasse, une commune dans laquelle 11 policiers supplémentaires doivent être déployés. Il est satisfait de ces arrivées. "Cette annonce est une bonne nouvelle pour Grasse, une bonne nouvelle pour nos concitoyens et un geste fort pour lutter contre la délinquance" indique t-il dans un communiqué, précisant que il s'agit d'une demande faite personnellement aupès du ministre.

Toujours un déficit pour le maire d'Antibes

Jean Leonetti fait les comptes : 17 postes en plus sont annoncés pour 23 postes de policiers supprimés à Antibes ces dernières années. Il y a clairement déficit pour lui. Lélu LR conteste une "méthode de comptabilité erronée" pour l'affectation des policiers nationaux.

Plus vous augmentez la police municipale, plus votre délinquance baisse, et moins on vous donne de policiers nationaux. On devrait plutôt récompenser les efforts des maires qui font une coordination entre la police nationale et la police municipale. Jusqu'à présent, on punit les bons élèves.

Jean Leonetti, maire d'Antibes

Un Président en campagne pour Eric Ciotti

Pour le député LR Eric Ciotti, l'interview dans Le Figaro "ne rassemble que des slogans électoraux à un an de la présidentielle alors que depuis quatre ans les actes défaillants ont conduit à l'explosion de la délinquance, à des niveaux d'immigration records et à une montée inédite de l'islamisme", écrit-il dans un tweet.

La direction départementale de la sécurité publique indique de son côté que ses effectifs seront renforcés à la hauteur de plus de 7% et cela sur l'ensemble du département.


 

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