En plus d'offrir un beau panorama sur les massifs du Mercantour, le Baus de la Frema est aussi connu pour abriter la première Via Ferrata des Alpes-Maritimes. Sujets au vertige, s'abstenir. Cet été, nous vous faisons (re)découvrir les merveilles des Alpes-Maritimes.
"Pour accéder au Baus de la Frema, il a deux versants : l'un plutôt escarpé dans lequel est implantée une Via Ferrata - la première du département - et l'autre qui est accessible en randonnée classique", explique Bernard Baldassare, guide de randonnée et président de Chemins d'Azur.
Il faut choisir quel chemin on préfère emprunter pour accéder à ce sommet, perché à 2246 mètres d'altitude. La Via Ferrata dure entre 2h30 et 5h30, selon si on fait le sentier dans son intégralité - il existe plusieurs échappatoires.
Cet itinéraire est considéré comme "sportif", donc il est recommandé de faire appel aux services d'un guide si on est débutant. "C'est très aérien, c'est une façon de toucher le ciel", décrit l'office du tourisme de Colmiane.
De l'autre côté, la randonnée part de la balise 91A, sur la route conduisant au parking de la Via Ferrata, au dessus de la station de ski Colmiane, sur la commune de Saint-Dalmas-Valdeblore. Il y a environ 600 mètres de dénivelé et il faut compter environ 2h30 pour accéder au sommet, 4 heures pour faire l'aller-retour.
"C'est une randonnée relativement facile", explique le guide de montagne. "Au début, on passe sur une piste qui est parfois empruntée par des 4X4 - avec autorisation - et ensuite, le sentier débute. Après une boucle dans les alpages, on rejoint le sommet et là, on est vraiment dans du minéral", décrit Bernard Baldassare.
De là haut : "on a une vue exceptionnelle", s'enthousiasme le président de Chemins d'Azur.
L'intérêt de ce sommet, c'est qu'il offre une vue panoramique sur toute la chaîne franco-italienne et les sommets du Mercantour
Bernard Baldassare
Refus du droit de cuissage
Mais d'où vient donc ce nom à la sonorité particulière ? L'histoire est bien connue des habitants du coin. "C'est une vieille légende que les anciens, le soir dans la vallée, aimaient se raconter", s'amuse Bernard Baldassare, habitant de Saint-Dalmas-Valdeblore.
"Etymologiquement, cela veut dire le rocher de la femme", raconte le guide de montagne. "Dans un des villages de la vallée, une jeune fille ne voulait pas se soumettre au droit de cuissage du seigneur" , explique-t-il. Ce droit, en vigueur au Moyen-Age, imposait aux jeunes filles de réserver leur première nuit de noces au seigneur du village.
Donc elle aurait pris la fuite et se serait réfugiée dans une grotte. Bien évidemment, quand l'automne est arrivé, même si les habitants du village lui apportaient à manger, elle a compris qu'elle ne pourrait pas y passer l'hiver donc elle est partie, en passant par le sommet de Pépoiri
Bernard Baldassare
Le nom de ce sommet, encore une fois, est lié à cette fameuse légende puisqu'il veut dire "pied pourri". "Probablement que suite à une fracture ou une vilaine entorse elle était atteinte de gangrène et elle a fini par périr sur le sommet", raconte-t-il.
Coup de hâche
Une bien triste légende, mais qui ne s'est pas fini comme cela. "Un jeune bûcheron, qui était son prétendant, a décidé de se venger", explique Bernard Baldassare. "Il a fait venir le seigneur et sous prétexte qu'il voulait lui montrer les coupes de bois à effectuer, il lui a tranché la tête d'un coup de hache".
Une légende dont la véracité n'a bien sûr pas été prouvée, mais qui continue d'être racontée au coin du feu ou pendant les 4 heures de randonnée qui mènent au sommet de la Baus de la Frema.