A Sophia-Antipolis, des chercheurs étudient le bruit généré par le trafic maritime avec des câbles de fibre optique

Menée à Toulon, l'étude a permis de mettre en évidence l'incidence du passage d'un cargo sur le monde sous-marin. Le bruit qu'il émet est détectable jusqu'à 2000 mètres de profondeur!

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Des câbles de fibre optique, il y en a beaucoup en Méditerranée et dans les océans. Il y aurait de quoi faire 21 fois le tour de la Terre. Depuis 1988, ils ont été déployés pour l'échange de données, mais aussi pour mesurer l'activité sismique.

Les flux numériques transitent sous les mers dans des câbles de la taille d'un tuyau d'arrosage, avec à l'intérieur, des fibres de verre. Les télécommunications, internet, c'est la fibre optique !

La fibre optique pour mesurer les bruits sous la mer

A Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes, une équipe de chercheurs de Géoazur (laboratoire spécialisé dans la sismologie) travaille depuis 2018 sur un de ces câbles. Il est  situé dans le département du Var. Il part de la Seyne-sur-Mer et le sujet d'étude porte sur une distance de 41,5 km au large.

Diane Rivet, physicienne à Géoazur, précise la méthodologie, qui consiste à suivre un cargo et mesurer les effets de son passage sur la fibre, située au fond de l'eau. La mesure est faite sur terre, à l'une des deux extrémités, avec l'étude de la propagation de la lumière.

 Le cargo a été enregistré une première fois à 6 kilomètres au large, soit 85 mètres de profondeur, puis une une seconde fois à 20 kilomètres des côtes, soit 2 000 mètres de profondeur. La signature du signal acoustique reçu a permis d’isoler le bruit rayonné par le navire et d’estimer précisément sa trajectoire et sa vitesse.

Diane Rivet, physicienne à Géoazur

Un bruit repérable à 2 kilomètres de profondeur

Et le résultat est sans appel : le bruit est détectable à grande profondeur, jusqu'à 2000 mètres de profondeur, avec les effets que l'on imagine sur la faune, les grands mammifères marins mais aussi le plancton.

Voilà donc une information qui permettrait de mesurer très précisément les effets du trafic maritime mondial, dont 25 % se produit en Méditerranée !

La suite

Cette étude se poursuit et il faudra faire des mesures quotidiennes à grande échelle, non plus à proximité du littoral mais partout dans les mers du globe pour quantifier les impacts de ce trafic maritime.

Et selon les conclusions dont on a désormais une première lecture, il y aura peut-être des décisions à prendre, pour protéger le monde de la mer des activités commerciales de l'homme !

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