C’est une affaire qui trouve une résonance particulière en Côte d'Azur, car elle concerne aussi Monaco. L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, comparaît aujourd’hui en appel pour une promesse qu’il aurait faite à un magistrat, d’un poste sur le Rocher, en échange d’informations dans le dossier Bettencourt.
Nicolas Sarkozy une nouvelle fois convoqué devant la justice. Il s’agit de l'ouverture, ce lundi 5 décembre en début d'après-midi, du procès en appel relatif à l’affaire des "écoutes téléphoniques".
En mars 2021, l’ancien président avait été condamné à trois ans de prison dont un ferme pour pour "corruption active" et "trafic d’influence" avec un aménagement de peine : une assignation à résidence sous bracelet électronique.
Il y a plusieurs affaires dans l’affaire et ce qui concerne Monaco n’est qu’une partie infime du dossier.
Le point de départ, c'est l'enquête sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Après son départ de l'Elysée en 2012, les juges le mettent sur écoute, et tombent en 2014 sur les conversations qu'il a avec son avocat sur une ligne ouverte au nom du fameux Paul Bismuth.
Échanges qui intéressent les magistrats – c'est décidément un dossier à tiroirs – pour une troisième procédure : l'affaire Bettencourt - la milliardaire française décédée en 2017 et actionnaire majoritaire du groupe L'Oréal.
Poste monégasque
Il est reproché à l'ancien chef de l'Etat d'avoir voulu obtenir des informations confidentielles sur cette affaire Bettencourt plus précisément sur le pourvoi en cassation qu'il a formé.
Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir même tenté d'influencer la décision de la plus haute juridiction française, par l'intermédiaire du magistrat Gilbert Azibert, avec une promesse de renvoi d'ascenseur en appuyant sa candidature à un poste de prestige à Monaco.
Des accusations que Nicolas Sarkozy a toujours nié, parlant de "fantasmes".
Selon la rédaction de France Info, certaines de ces écoutes seront diffusées devant la cour d'appel, ce qui n'était pas le cas en première instance. L'objectif de Nicolas Sarkozy est clair : obtenir la relaxe. À défaut, il envisage d'ores et déjà un pourvoi en cassation.
Le procès doit se tenir jusqu'au 16 décembre prochain à Paris. Nicolas Sarkozy n'en a pas fini avec la justice, en 2023, il sera convoqué en appel dans le cadre de l'affaire Bygmalion.