Huit cabanons de la célèbre plage de la Mala au Cap d'Ail dans les Alpes-Maritimes sont en cours de démolition. Les propriétaires, sommés par la préfecture de détruire ces constructions illégales ont pris les devants pour éviter que l'Etat ne s'en charge.
C'est la fin d'une bataille de plusieurs années à La Mala, cette célèbre plage des Alpes-Maritimes. Les propriétaires des cabanons de l'emblématique plage du Cap d'Aïl ont décidé de détruire leurs établissements pour éviter que l'état ne le fasse.
En effet, depuis un arrêté préfectoral du 28 octobre 2019, les cabanons et établissements privés sont jugés illégaux à cet endroit et empiètent sur le domaine maritime public.
La justice a donc ordonné leur destruction après 10 procédures judiciaires qui sont allées jusqu'au Conseil d'État.
On a plus d’identité dans ce pays, on a plus d’histoire !
Depuis quelques jours, les propriétaires de cinq des huit cabanons de la plage sont venus vider leurs biens en vue de leur prochaine destruction.
Ce lundi 27 septembre, les pelleteuses sont arrivées sur la plage.
Jusqu'au bout Dorian Botticini a cru pouvoir sauver son cabanon. Celui de son grand-père, de ses souvenirs d'enfance, d'été, de barbecues et de copains.
"Ce sont 70 ans d‘histoire qui s'en vont. Notre patrimoine, notre identité. C’est un peu ça qui fait de la peine, on a plus d’identité dans ce pays, on a plus d’histoire. Les touristes étaient contents, avec mon grand-père, on faisait de la bouillabaisse, des soupes de poisson, les touristes étaient émerveillées par les odeurs, beaucoup de personnalités venaient souvent au cabanon. Maintenant, tout est uniformisé".
Après 10 ans de procédure, son cabanon a été détruit ce mardi. Il devra débourser 32.000 euros pour les travaux.
Trois n'ont pas donné suite à la demande de la justice. L'état se chargera de la démolition dans les prochains jours et leur enverra la facture.
"Depuis le 31 août 2021, la Direction Départemental des Territoires et de la Mer (DDTM) avait donné cette date pour la démolition et l’évacuation des biens et la remise en état des sites naturels. Le 20 septembre dernier, un constat d’huissier a constaté que trois cabanons ne mettaient pas en œuvre cette démolition," explique Stéphane Liautaud, ingénieur divisionnaire des travaux publics de l’état à DDTM des Alpes-Maritimes.
"Cinq autres contrevenants la mettaient en oeuvre avec une entreprise de leur choix, et démolissent leurs propres cabanons. Au niveau des trois autres cabanons, ils feront l’objet de travaux d’office, l’état va mettre en œuvre l’évacuation des biens et des meubles" précise Stéphane Liautaud.
Les travaux sur ces trois derniers cabanons commenceront en novembre, et les materiaux évacués par la mer en barque.
La remise en état naturel du site est prévu fin décembre.
Une pétition avait été lancée en ligne pour demander la sauvegarde des cabanons considérés comme éléments historiques de la plage. À ce jour, elle a récolté 1.438 signataires.
Concernant les restaurants de la plage, cet été, le tribunal administratif de Nice avait aussi rejeté les recours formés contre l'arrêté préfectoral par la commune du Cap d'Ail et 4 requérants.
Les propriétaires de "La réserve de la Mala" et "Eden plage" se voient donc dans l'obligation de procéder à la démolition de leurs établissements situés sur le domaine public.
Ils ne possédaient plus d'autorisations d'occupation depuis 2011. Ils comptent faire appel de la décision.