À Antibes, la poursuite du grand chantier du quartier Marenda Lacan définitivement entérinée

Bien que des vestiges aient été retrouvés sur le site en février dernier, un diagnostic archéologique étudié et validé par les services de l'État va permettre de relancer le chantier du projet d'écoquartier du centre-ville d'Antibes dans les Alpes-Maritimes.

C'est un pas de plus pour le Marenda Lacan. Ce mardi 4 avril, la ville d'Antibes Juan-les-Pins a annoncé que les travaux du chantier de la zone où doit être aménagé le jardin de l' écoquartier allaient reprendre.

Cette décision intervient après un diagnostic archéologique réalisé du 6 au 10 février par l' Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) sur le site.

Diagnostic sur site sensible

Mandaté par le préfet de la région Paca, l'Inrap a été sollicité car l’opération Marenda Lacan est située dans une zone archéologique sensible. En effet, elle se déroule à la fois à l'emplacement du couvent des Cordeliers et à l'intérieur de l'emprise supposée de la cité antique d'Antipolis. 

L’objectif de ce diagnostic était donc de déterminer la présence éventuelle de vestiges archéologiques dans l’emprise des terrains concernés par les travaux et, le cas échéant, de prendre des mesures afin que ceux-ci ne soient pas exposés à un risque de dégradation. Cela aurait impliqué de manière quasi incontestable un arrêt des travaux, au moins provisoire.  

Des vestiges retrouvés 

Lors de la réalisation de ce diagnostic préventif, des vestiges ont bel et bien été retrouvés. " Le diagnostic réalisé par l’Inrap a notamment mis en évidence des éléments du XIX e siècle ", précise la mairie d'Antibes Juan-les-Pins. 

Il semblerait pourtant que ces éléments n'aient pas particulièrement retenu l'attention des professionnels de l'Inrap, ou du moins pas assez pour les encourager à demander à ce que de plus amples recherches ne soient menées. 

Cependant, les archéologues de l'Inrap n'ont exploré qu'une toute petite partie de la zone en travaux : " concernant la phase d’exploration du terrain, celle-ci est réalisée via des sondages à la pelle mécanique qui représentent au moins 10 % de la superficie du terrain ", rapporte la ville d'Antibes. 

La conclusion que ce terrain ne présente aucun intérêt archéologique a donc été faite sans avoir inspecté les 90 % restants de sa superficie..." C'est la loi ", répond-on seulement du côté de la mairie.

Feu vert de la Drac

Celle-ci assure que " tout a été fait selon les normes ". Et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), à qui le compte rendu du diagnostic de l'Inrap a été transmis, lui donne raison. 

" Après analyse du rapport de diagnostic réalisé par l’INRAP et au regard des résultats de celui-ci mais aussi de la nature du projet d'aménagement, il a été confirmé par les services de la Direction Régionale des Affaires Culturelles qu’il n’y aura pas de prescription de fouilles postérieures au diagnostic édictée par le Préfet de la région, sur ce périmètre ", a fait savoir la mairie d’Antibes Juan-les-Pins.

Elle affirme que les travaux d’aménagement du jardin ont d’ores et déjà repris et qu’ils devraient se terminer mi-mai 2023. " Et pour le reste du chantier, tout est fini ", ajoute-t-elle.

Ce rapport émis par la Drac ne peut que réjouir la municipalité, pour qui un avis défavorable à la poursuite des travaux aurait marqué un énième coup dur après les multiples reports de livraison des infrastructures du quartier Marenda Lacan.

Un écoquartier troublé

Ce projet d'écoquartier, implanté sur un espace d'environ deux hectares à la jonction entre le centre ancien et la ville moderne, était censé illustrer le renouvellement urbain du centre-ville antibois. Il devait initialement voir le jour dans le courant de l'année 2020, avant de subir de multiples retards et autres désagréments.

Une fois finalisée, l'opération prévoit un nouvel espace de vie entièrement piétonnisé autour d’un programme mixte comprenant la construction d’environ 200 logements avec parkings (dont 35% de logements sociaux), 4 200 m² de locaux commerciaux et un cinéma multiplex de 8 salles. Ce dernier pourrait ouvrir à l'été 2023.

Un projet porté par l'Etat

Si le principal promoteur immobilier de ces constructions est le groupe bancaire BNP Paribas, le projet est également porté par l'État français. Par le biais du ministère de la Transition écologique, le gouvernement le soutient en lui octroyant le label officiel de la "démarche écoquartier".

Et son action ne s'arrête pas là. L'opération d'urbanisme relève d'une zone d'aménagement concernée (ZAC), ce qui signifie que son pilotage est menée par des instances publiques. En outre, le projet s'inscrit dans le programme "Territoires à énergie positive pour la croissance verte" ( TEPCV).  

Malgré cet engagement étatique et la promesse de reprise imminente des travaux, le nouveau quartier Marenda Lacan, présenté en grande pompe il y a maintenant plusieurs années, se fait toujours attendre par les Antibois.

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