C’est un problème qui nous touche tous : l’amoncellement de publicités dans nos boîtes aux lettres. C’est pourquoi 13 agglomérations dont celle d’Antibes dans les Alpes-Maritimes et Barcelonnette dans les Alpes-de-Haute Provence ont décidé de tenter une expérience. Désormais, un autocollant signifiera si les prospectus sont autorisés ou non.
Depuis ce 1er septembre la loi « Climat et Résilience » autorise une expérience durant 3 ans. Les distributeurs de publicités papier n’auront plus le droit d’en déposer chez vous sauf si vous avez expressément signifié votre accord avec un autocollant "Oui pub".
13 agglomérations de France sont concernées dont Antibes, membre de la CASA (Communauté d’Agglomération Sophia-Antipolis mais aussi la communauté de communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon.
Des chiffres à vous donner le tournis
Chaque année, nous recevons dans nos boîtes aux lettres 30 kilos de catalogues publicitaires que nous ne lisons généralement pas et qui finissent à la déchetterie de Cannes qui traite les poubelles jaunes ( 5000 tonnes en tout ! ).
« Nous avons près de 50 % de résidences secondaires dans une ville comme Barcelonnette avec des boîtes aux lettres qui débordent de publicités datées et obsolètes, souligne dans le journal les Echos Yvan Bouguyon, vice-président chargé des finances et de l'environnement de la communauté de communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon. Et cela a un impact sur la dépense publique puisque toutes ces publicités papiers sont loin d'être correctement recyclées. Or, le coût d'enfouissement des déchets est à la charge des collectivités. »
"Pour ceux qui veulent recevoir de la publicité, il suffit de mettre un autocollant"
Pour prendre le taureau du gaspillage par les cornes, la structure UNIVALOM spécialisée dans la gestion des déchets à l’ouest du département veut que la publicité papier ne soit plus automatique.
Un simple autocollant signifiant l’approbation de la réception de pubs dans sa boite aux lettres suffirait à limiter le gaspillage.
Pour ceux qui veulent recevoir de la publicité, il suffit de mettre un autocollant ou une mention manuscrite attestant que vous souhaitez recevoir de la publicité. Ceux qui n’ont pas affiché cette mention ne reçoivent plus de publicité.
Lucie Lefort, chargée de mission «prévention des déchets» UNIVALOM
Quels imprimés sont concernés ?
Le « Oui pub » concerne uniquement les imprimés publicitaires sans adresse. Il ne concerne pas les journaux d’information des collectivités (journaux municipaux, communautaires, départementaux et régionaux), la communication politique et électorale, les échantillons de presse et les imprimés publicitaires qui sont nominativement adressés.
Entre scepticisme et approbation, les avis des résidents sont partagés
Si certains Antibois se réjouissent de cette expérimentation, qui leur permettrait « d’éviter le gaspillage », d’autres sont plus partagés, même si la protection de l’environnement est une priorité en ces temps de sécheresse.
C’est une pure folie, c’est un geste ridicule, on les prend dans la boîte aux lettres et on les jette à la poubelle. Où est l’intérêt de ces papiers ?
Un résident d’Antibes
Parce que ces papiers imprimés consomment beaucoup d’eau, certains consultent ces catalogues publicitaires seulement sur internet.
Le revers de la médaille de cette prise de conscience
Cette bascule de la publicité de proximité vers le digital, inquiète les imprimeurs et les salariés des sociétés de production qui risquèrent de perdre leur emploi.
Petit rappel : tous les papiers se trient dans le bac jaune pour une seconde vie !