Dans l'affaire des oiseaux maltraités découverts dans une maison à Antibes, des associations de défense des animaux sont intervenues ce vendredi 29 novembre. Près d'une centaine d'oiseaux ont été sauvés de la maltraitance.
L'affaire a été médiatisée il y a quelques jours. Une septuagénaire habitant à Antibes est accusée d'actes de cruauté envers une centaine d'oiseaux - notamment des perruches - retrouvés morts ou entassés dans des conditions insalubres.
Les bénévoles de plusieurs associations de défense des animaux attendaient de pouvoir intervenir au domicile pour sauver les volatiles. Ce vendredi, la perquisition a été possible. Avec l'intervention de la police, la libération des animaux a été possible.
À l'intérieur, les mots leur manquaient.
Je n'ai pas les mots, je ne sais pas quoi vous dire... C'est dégueulasse...
Une bénévole.à France 3 Côte d'Azur.
Poules, pintades, coqs, perruches, mais aussi des espèces sauvages interdites à la détention... Le jardin mal délabré contenait une faune variée, parfois malade et délaissée.
Il a fallu du temps ce vendredi après-midi pour compter les oiseaux présents, mais aussi les morts. Un recensement des blessés et des cadavres est nécessaire pour l'enquête. Des spécimens ont même été découverts dans un congélateur.
Au total, les bénévoles, ont capturé près d'une centaine d'individus : 44 poules, 10 coqs, 45 perruches dont la moitié est morte.
Les survivants seront soignés puis placés dans une ferme pédagogique ou une famille d'accueil.
L'histoire de cette "maison de l'horreur"
Tout commence par un signalement de la fourrière animale de la Ville d'Antibes, régulièrement sollicitée pour enlever ce que les associations de défense animale appellent des “panneaux vindicatifs, accompagnés de cadavres d’oiseaux domestiques”, sur la voie publique.
Les bénévoles commencent leur enquête. Une première équipe de bénévoles réussira d’ailleurs à se faire inviter par la propriétaire, une dame âgée à son domicile.
Dès leur première visite, le constat est simple : "les poules sont entassées, les volières encrassées, la reproduction fait rage, les rations de nourriture ne sont pas conséquentes… Des conditions de vie et de détention qui laissent sans voix, d’autant que nous savons que chaque jour qui passe rend la situation plus critique que la veille", racontent les bénévoles d'Instint AniMal.
Une plainte est déposée. Dans une autre propriété appartenant à la septuagénaire, située à Montauroux dans le Var, des conditions similaires ont été constatées, avec des oiseaux laissés dans l’obscurité et recouverts de fientes.
La gendarmerie de Montauroux donnera accès à une réquisition, permettant à l'association de mettre pas moins de 13 oiseaux en sécurité. Mais sur Antibes, la procédure est plus longue.
Le quotidien Nice Matin révèle l'affaire le 22 novembre. Les voisins eux n'ont pas été surpris. Depuis déjà de nombreuses années, ils se plaignaient de bruits la nuit : "les coqs commencent à chanter dès deux heures du matin ! " raconte une riveraine rencontrée par France 3 ce vendredi devant le portail de la maison. "On ne pensait pas à de la maltraitance, mais là, on ne voyait plus grand monde."
Une dame inquiète aussi quant à la situation depuis quelques jours.
Ces animaux depuis ce lundi matin n'ont plus à manger ni à boire, car c'est fermé. Personne ne vient leur donner ! Les coqs chantent toute la nuit, ils doivent avoir faim !
Une voisineFrance 3 Cote d'Azur ce 29 novembre.
L’ordre de placement tombera finalement quelques jours plus tard. La saisie des oiseaux devait se faire le mardi 26 novembre. Sont au rendez-vous ce matin-là plusieurs associations actives dans le département : le collectif UPA 06, l’association l’Arche de Sophie et Instinct AniMal. Elles trouvent portes clauses, un cadenas sur le portail empêche leur intervention.
La perquisition validée par le Procureur de Grasse aura finalement pu se faire ce 29 novembre.
D'un point de vue judiciaire, une ordonnance a été émise pour placer les oiseaux sous protection. Les investigations, menées sous la houlette du procureur de la République de Grasse, portent sur des accusations de "sévices graves" et de "mauvais traitements" envers des animaux domestiques ou apprivoisés.
La propriétaire, âgée d’au moins 70 ans, fera l’objet d’une expertise psychiatrique pour évaluer son état mental et ses motivations. Le juge devrait la destituer de ses droits. Elle est ce 29 novembre 2024, introuvable.
Rédigé avec Hélène Maman.