Entre considérations économiques et écologiques, les maisons illuminées pour les fêtes de foin d'année ont moins le vent en poupe.
Comme chaque année, Breil-sur-Roya, commune de 2 100 habitants dans les Alpes-Maritimes, prend des couleurs avant les fêtes.
Jusqu'au 6 janvier, l'office de tourisme y organise son concours annuel pour désigner la plus belle façade illuminée, ouvert aux particuliers et aux commerçants de la ville. Mais, cette fois, certains compétiteurs ont choisi de lever le pied. "On a eu deux familles qui nous ont dit qu'ils ne le referaient pas cette année à cause du prix de l'électricité", avance l'office de tourisme.
Le coût de l'électricité a augmenté de 10% en un an. Entre considérations économiques et écologiques, les illuminations des maisons particulières ont moins le vent en poupe qu'avant. Anne et Robert Ardisson, qui recouvrent leur maison de décorations lumineuses tous les hivers, en savent quelque chose.
"Il faut faire des économies"
La demeure de ce couple de sexagénaires, sur l'avenue Verte Pagane à Antibes, est devenue au fil des ans une attraction réputée.
Chaque novembre, depuis 25 ans, ils la recouvrent de centaines de guirlandes, étoiles lumineuses, figures du Père Noël et bibelots électrifiés en tous genres. "On fait ça pour la magie de Noël. Tous les jours, on a des dizaines de personnes qui passent voir, et ça peut être des centaines le week-end", affirme Robert Ardisson.
Pourtant, le 6 décembre dernier, lorsque sa femme Anne partage sur un groupe Facebook une vidéo de leur maison richement illuminée, quelques critiques très vives se font entendre.
"Il faut faire des économies, on va nous couper l'électricité. À n'y plus rien comprendre", lance un internaute.
"Jésus est né dans une grotte à Bethléem, pas à Las Vegas", raille un autre.
Tous les jours, on a des dizaines de personnes qui passent voir, et ça peut être des centaines le week-end.
Robert Ardissonà France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur
Même si la grande majorité des commentaires sont enthousiastes, les reproches se font entendre depuis quelques années, si bien que le couple a choisi de raccourcir la période d'illumination de leur façade et jardin, "pour calmer le jeu".
Désormais, les luminaires brillent du 2 décembre au 2 janvier. "Avant, on les gardait quinze jours de plus", se rappelle Robert. "J'éteins aussi le chauffage principal de mon séjour pour compenser", promet-il.
La LED comme solution, mais pas que
L'installation de décorations à ampoules économes permet une plus grande sobriété. Depuis que ses décorations fonctionnement toutes aux ampoules LED, elles ne consomment plus que 2 000 watts-heure, affirme Robert Ardisson, "soit l'équivalent d'un petit radiateur électrique".
"Ça doit me coûter 60 euros en électricité sur le mois, ce n'est pas énorme", abonde ce défenseur de la "magie de Noël". Une ampoule à LED consomme dix fois moins d'électricité qu'une incandescente et six à huit fois moins qu'une halogène, selon l'UFC-Que Choisir.
Dans la boutique de luminaires Lumenled, à Nice, on ne vend plus que ce genre de décorations à basse consommation.
"Les classiques avec des ampoules incandescentes, vous ne les trouvez plus nulle part", explique Roberto Gallano, le gérant. Il assure que les clients continuent à venir dans son commerce s'approvisionner en décorations de Noël.
"Mais maintenant, les gens achètent des décorations à piles ou solaires", explique-t-il, lui qui a ouvert sa boutique il y a une décennie.
Pensez aussi à programmer vos éclairages et éteignez-les pendant la nuit. Ne pas oublier de recycler les anciennes guirlandes pour éviter de surconsommer.
En moyenne, pour une décoration de façade de maison plus quelques ornements de jardin, la facture d’électricité peut augmenter de 10 euros sur les 20 jours précédents Noël selon le fournisseur d'électricité Lite.