Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron, Christian Estrosi, Hubert Falco et Renaud Muselier s'inquiètent. Ils estiment que les ports des Alpes-Maritimes et du Var se vident de leurs yachts, au profit de l'Italie ou l'Espagne.
Trois élus LR du département, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, Hubert Falco, sénateur-maire de Toulon et Renaud Muselier, président de la région PACA, ont écrit au Président de la République Emmanuel Macron, inquiets pour l'avenir de la filière yachting.
Dans cette lettre ouverte, ils expliquent que les ports de la grande Côte d'Azur, un fleuron de l'économie locale, se vident de leurs yachts, concurrencés par l'Italie et l'Espagne où la fiscalité et la réglementation sociale est plus avantageuse.
La gravité de la situation économique de la filière yachting de la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur nous impose de vous saisir et d'en appeler à votre intervention directe
écrivent-ils.
Tous les ports impactés
Depuis début 2017, selon eux, la perte de chiffre d'affaires en escale du port emblématique de Saint-Tropez est de 30%, celle de la rade de Toulon de 40%.
Le manque à gagner est similaire au port d'Antibes, plus gros port de yachting d'Europe et célèbre pour son fameux "quai des milliardaires", selon la chambre de commerce et d'industrie Nice-Cote d'Azur (CCI).
Plusieurs explications
En cause, selon eux, l'application stricte par la France d'un arrêt européen sur la taxation du gasoil et un récent décret de mars 2017 imposant aux armateurs de cotiser pour leurs marins résidents.
Faire un plein de gasoil maritime en Italie pour un yacht de 42 mètres permet d'économiser près de 21.000 euros par semaine en raison du différentiel de taxe" et "le surcoût annuel en France lié aux charges sociales s'élève à 300.000 euros pour un équipage de 7 personnes
Une nécessaire harmonisation
"L'harmonisation urgente des réglementations fiscales et sociales au niveau européen est donc indispensable ", concluent les élus.
Quant aux cotisations sociales, "l'impact est terrible, selon Franck Dosne, directeur du port Vauban à Antibes. Le taux pour les armateurs est passé de 15 à 55%".