Les nouvelles normes sanitaires présentées dans les restaurants d'entreprise engendrent une réorganisation parfois compliquée. Depuis ce mardi 23 mars, les cantines doivent suivre des régles strictes, on vous explique ce qu'il en est.
Selon une étude de l’Institut Pasteur, les contaminations au travail représentent 15% des cas de Covid-19 en France. Résultat, le ministère du Travail a décidé cette semaine un nouveau protocole anti-coronavirus dans les entreprises.
Strict et délicat à appliquer pour les sociétés, il contient 10 points majeurs :
- Information des mesures de prévention prises auprès des salariés.
- Adaptation des plages horaires et mise en place des services décalés pour réduire le nombre de convives présents simultanément.
- Réorganisation des espaces afin de permettre le respect des gestes barrières et notamment de la distanciation d’un mètre entre chacun dans toutes les situations : files d’attente, paiement en caisse…
- Mise à disposition d'une place assise. Distance de deux mètres entre chaque chaise et en évitant le vis-à-vis. Au-dessous de de cette distance, mise en place d'une paroi fixe ou amovible.
- Jauge maximale d’une personne pour 8m2
- Respect de plans de circulations afin d’éviter que les convives ne se croisent : marquage au sol, entrée et sortie distinctes si possible.
- Mise à disposition de gel hydroalcoolique à l’entrée du restaurant et après les caisses.
- Port du masque grand public dont la filtration est supérieure à 90% (catégorie 1) ou chirurgical, par les convives lors de leurs déplacements dans le restaurant.
- Limitation du temps de présence à table au temps strictement nécessaire au repas.
- Ne pas laisser des objets pouvant être touchés par plusieurs consommateurs (bacs à couverts, salières, poivrières, carafes d’eau, etc.)
- Mise hors service de préférence les fontaines à eau au profit d’une distribution de bouteilles d’eau individuelles.
Ces mesures renforcées ont pour objectif de protéger les salariés et les entreprises à un moment où l’épidémie de Covid-19 connait un regain dans plusieurs départements. En renforçant les mesures qui encadrent la prise des repas notamment, nous concentrons nos efforts sur les situations où le risque de contamination est le plus élevé,
Dans les faits, ces cantines d'entreprise n'ont plus la physionomie et l'ambiance de l'avant-Covid."Avec ces règles, nos pauses sont décalées, certains prennent un plateau et restent devant leur ordinateur", raconte une employée d'une grande entreprise de services de Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes.
Ici, le service est assuré par le prestataire Elior. Ce groupe de restauration collective a annoncé ce mercredi avoir obtenu un prêt garanti par l'Etat (PGE) d'un montant de 225 millions d'euros. Le chiffre d'affaires au plan mondial du groupe a reculé de 19,4 % en un an, à 3,9 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires du segment France totalise 1,8 milliard d'euros, soit une baisse de 20 % en un an.
En effet, les salariés sont de moins nombreux à fréquenter les restaurants d'entreprise. Télétravail oblige, les salles se vident. Les mesures annoncées cette semaine, risquent d'accentuer le phénomène.
Personnellement, comme je viens un jour par semaine sur site, cela me change de mes journées en télétravail, j'aime me faire un vrai repas. Mais bon, c'est super triste car mes collègues sont eux à la maison ces jours-là. Dans mon service, on ne peut pas venir tous le même jour...
Ce nouveau protocole fait donc clairement la part belle au télétravail. Une fois de plus, pour les entreprises, il faut pousser vers cette pratique. Du 8 au 14 mars dernier, 35% des salariés qui auraient pu télétravailler étaient en présentiel et ils étaient 41% début novembre.
La première conséquence est que vous ne pourrez pas accueillir tous vos collaborateurs en même temps, donc ça va nuire à l'activité,
Les nouvelles mesures vont surement couper l'appétit des salariés et les pousser à déjeuner devant leur écran, en extérieur voire à préférer leur propre cantine, à la maison s'ils le peuvent.