De retour après avoir croisé le Soleil, la comète Tsuchinshan-ATLAS régale les photographes et les amateurs d'astronomie. Visible pour "une dizaine de jours", poursuivant son parcours entamé il y a des millions d'années, elle offre un beau spectacle, notamment dans le ciel de la Côte d'Azur..
La comète se nomme Tsuchinshan-ATLAS car ce petit corps de roche et de glace a été détecté en janvier 2023 par l'observatoire chinois de la Montagne pourpre (Tsuchinshan), ce qui lui vaut la première moitié de son nom. Il doit la deuxième à la confirmation de son existence par un télescope du programme sud-africain ATLAS. Pour faire plus simple, elle a un surnom : comète du siècle.
Car sauf obstacles sur sa route modifiant la trajectoire, Tsuchinshan-ATLAS suit une orbite qui ne devait pas la rapprocher de la Terre avant 80.000 ans, précise ce spécialiste des comètes.
Maintenant que les présentations sont faites, sa photo, disons ses photos :
Une lumière dans le ciel de la Côte d'Azur capturée durant la nuit passée par deux passionnés.
"Après avoir étudié les radars météo et les images satellites, qui montraient une couverture nuageuse autour de Nice, nous avons pris la décision de nous diriger vers Grimaud dans le Var. L’objectif était de photographier la comète, en espérant inclure le moulin en avant-plan. Malheureusement, la configuration du site ne nous a pas permis de le faire. Malgré tout, nous avons pu capturer la comète, clairement visible à l’œil nu", précise Laurent Richard photographe influenceur connu sous le pseudo "Hypnoastro."
Une longue traînée de poussière
Selon Vincent Francia, un autre photographe "quand les comètes se rapprochent de notre étoile, la glace contenue dans leur noyau se sublime et laisse s'échapper une longue traînée de poussière, reflétant la lumière solaire. On dit alors que la comète dégaze, avec la formation d'une chevelure caractéristique, la coma, parfois au risque de se désintégrer."
"Le trait bleu que l’on peut observer dans la queue d’une comète bien visible sur certaines images est appelé la queue ionique ou queue de plasma. Elle se forme lorsque la comète s’approche du Soleil et que ses gaz sont ionisés par la lumière solaire. Les particules chargées sont ensuite repoussées par le vent solaire, ce flux de particules chargées qui émane du Soleil," détaille le spécialiste.
Et d'ajouter : "Cette queue ionique est principalement composée de gaz ionisés, comme le monoxyde de carbone (CO+), qui émettent une lumière bleutée lorsqu’ils sont excités par le rayonnement ultraviolet du Soleil. C’est ce phénomène qui donne à la queue de plasma sa couleur bleue caractéristique. Elle est souvent plus fine et plus droite que la queue de poussière, qui est plutôt jaunâtre ou blanche et plus diffuse."
Visible à partir depuis samedi dans l'ensemble de l'hémisphère Nord, Tsuchinshan-ATLAS est chaque soir un peu plus haute dans le ciel, observable en regardant à l'Ouest et cependant "une dizaine de jours", selon Eric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur.
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Rendez-vous dans 80 000 ans...
Le chercheur expliquait à France 3 Côte d'Azur il y a quelques jours, un autre phénomène visible aussi dans le ciel de la région la semaine dernière : les aurores boréales :
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Quant à la comète, si vous voulez, vous aussi, en faire de beaux clichés, sachez que "chaque jour, elle baissera un peu en luminosité" au fur et à mesure qu'elle s'éloignera du Soleil, prévient l'astrophysicien.
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D'après l'orbite de la comète et certains modèles, il est estimé qu'elle a pu se trouver jusqu'à 400.000 fois la distance Terre-Soleil avant d'arriver jusqu'à nous.
Avec Véronique Varin.