Depuis ce mardi 9 janvier au matin, des équipes s'affairent autour des bassins des orques à Antibes. Selon l'association de défense animale One Voice, des tests pour emmener les orques au Japon seraient en cours. L'option d'une sanctuarisation pour ces animaux s'éloigne.
Le parc aquatique est quasiment bouclé. Les agents de sécurité font des rondes, Marineland est infranchissable. "Circulez, il n'y a rien à voir", voilà le message lancé lorsque l'on s'approche un peu trop près. Alors pourquoi autant de sécurité et de mystère ? La communication du parc reste muette aux sollicitations des médias depuis la semaine dernière.
Les associations de défense des animaux, multiplient-elles les messages sur les réseaux sociaux, suivant les manœuvres :
Seul moyen d'en voir un peu plus, le drone. C'est l'outil qu'a utilisé l'association One Voice.
Depuis ce mardi matin, une grue, installée vendredi dernier, est en action dans le parc, et du monde, beaucoup de monde se presse dans le bassin des orques. Pour l'association, cela ne fait aucun doute, elle l'affirme à France 3 Côte d'Azur : "une tentative a été faite de mise dans un hamac de l'un des mâles par de nombreux humains dans le bassin vidé, c'est la répétition avant le grand départ".
"Une opération qui nuit aux animaux"
Sur les vidéos tournées par l'association, on y voit le bassin médical où se trouvent les orques quasiment à sec. Des brancards sont déposés et une orque y est déposée puis retirée. Des tests avant le grand voyage ? Il y a quelques jours, nous faisons le point sur le probable transfert des orques au Japon dans un autre parc aquatique. Aujourd'hui, toujours aucune confirmation ou infirmation de la part de Marineland, qui se résigne à ne pas communiquer, ni commenter les images de One Voice.
Les images tournées par One Voice ce mardi 9 janvier :
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One Voice milite pour un sanctuaire pour les orques à la place de leur revente à un autre parc (loi captivité dans des delphinariums). Selon eux, une orque vaudrait 2 millions de dollars, bien plus rentable qu'un sanctuaire.
Pourtant, pour l'association, ce transfert est à :"99,99% sûr, sauf si la délégation japonaise présente aujourd'hui dit qu'elles ne sont pas en état de voyager, ni de se reproduire. Une chose est certaine pour l'association, les orques ne seront plus là à la réouverture le 10 février :" la mention des orques a été effacée du site de Marineland, les orques en peluches retirées de la boutique..." explique Muriel Arnal, activiste de l'association.
L'association Cetacea, affirmait en mai 2023 sur sa page Facebook que les orques seront vendues dans trois parcs japonais. Hasard du calendrier, si l'un deux n'ouvre qu'en juin, les deux autres ont, dans les prochaines semaines, des jours de fermetures exceptionnels comme le confirme le planning de Kamogawa Sea world.
"On a entendu l'orque crier"
La députée européenne Caroline Roose était également présente ce mardi à Marineland, elle qui est membre de la commission d'enquête sur le transport des animaux. "On a entendu l'orque crier, forcément, c'est stressant, je veux que les animaux ne souffrent pas. Je me dis si l’exercice réussi, pourquoi dans ce cas-là, on ne les transporte pas directement au leu de les faire plus souffrir ?"
Au-delà du transport, l'eurodéputée est dans l'incompréhension :"là, on va repousser le problème, les vendre au Japon, on ne sait même pas si elles sont en état de voyager. Et on va encore les utiliser..." Caroline Roose a fait le choix de décaler son déplacement à Bruxelles pour suivre ce qu'il va se passer à Marineland.
C'est aberrant, je demande la sanctuarisation de ses orques et des dauphins.
Caroline Roose, eurodéputée EELV.
Il y a du mouvement aujourd’hui ! La grue bouge, le transfert des orques pourrait être imminent : nous sommes mobilisés avec @onevoiceanimal pour nous opposer à tout transfert vers le Japon qui ne ferait que prolonger la souffrance des 3 orques 😡 pic.twitter.com/pRZFUqWuD5
— Caroline Roose 🌍 🐟 🌻 (@CarolineRooseEU) January 9, 2024
Même constat pour Muriel Arnal de One Voice :"Beaucoup de colère, je suis très en colère contre les ministres successifs, les secrétaires d’états qui ont annoncé qui allaient protéger ces animaux et là, ils les envoient à la mort".
Contactée, la préfecture assure toujours n'avoir reçu aucune demande à ce sujet, et confirme que ces demandes prennent plusieurs jours.
Pour ce mardi, les opérations se sont arrêtées aux alentours de 17h30, difficile de dire si elles vont reprendre plus tard dans la soirée, demain ou autre jour. Mais selon One Voice, un départ serait prévu dans quelques jours par avion.