L'utilisation de la vaisselle consignée est une initiative en test depuis deux mois dans quelques restaurants qui proposent des plats à emporter à Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes. Ce projet de consommation responsable séduit autant les clients que les restaurateurs.
Depuis l'entrée en vigueur en 2020 de la loi anti-gaspillage, de plus en plus de mesures sont prises pour éviter la surconsommation de plastique, notamment celui utilisé pour les emballages de nourriture. La dernière règle appliquée : depuis le début de l'année, les restaurants de fast-food n'ont plus le droit d'utiliser de la vaisselle en plastique pour les repas sur place.
A Sophia-Antipolis, dans les Alpes-Maritimes, on a déjà sauté quelques étapes puisque certains restaurants ne proposent plus d'emballage jetable du tout pour leurs repas vendus à emporter. Même en carton ! Ils utilisent désormais des bocaux en verre consignés. Une initiative que la Principauté de Monaco avait elle lancé l'an dernier.
Cette initiative a été lancée par l'association Vaïeven qui vise à remplacer les emballages à usage unique sur la Côte d'Azur. Maud Darget-Lacoste, coprésidente de l'association, explique comment elle a eu cette idée :
En rencontrant des restaurateurs, je me suis rendue compte que l'interdiction des emballages en plastique jetable les pousse à trouver des alternatives mais ça reste du jetable. Les emballages sont juste plus chers donc ça ne résout pas le problème du jetable. Donc, je me suis dit que la consigne, c'était la solution.
Maud Darget-Lacoste
Désormais, dans quelques restaurants de Sophia-Antipolis, il suffit de payer 3 euros de plus son plat pour l'obtenir à emporter. Il est alors disposé dans un récipient hermétique en verre. Par la suite, le client ramène le récipient pour récupérer les 3 euros.
"On économise énormément par rapport aux emballages", témoigne Vanessa Lefebvre, restauratrice qui a adopté cette façon de faire depuis deux mois. Elle assure qu'elle ne voit que des bons côtés à ce système.
3 500 emballages évités en deux mois
Pour les clients aussi, ce nouveau mode de consommation est satisfaisant :
Quand on est nombreux, jeter les déchets associés au repas, ça fait un sacré volume. Là, il n'y a plus ça, on a le sentiment de faire un geste écologique.
Jérôme, client du restaurant de Vanessa Lefebvre
Un autre client y voit aussi d'autres avantages : "Si on veut garder, le bocal, on peut et l'utiliser pour chez soi. 3 euros pour un bocal en verre de bonne qualité, c'est une bonne affaire !"
Le syndicat mixte Univalom qui gère les déchets suit l'expérience de près. "C'est un projet impactant : 3500 emballages jetables évités sur 2 mois, c'est quand même énorme sur 5 restaurants !, se réjouit Lucie Lefort, chargée de mission de prévention des déchets chez Univalom. Il y a un potentiel de déploiement très important !"
Il est certain que ce ne sont pas les restaurants qui manquent sur la Côte d'Azur. Il ne leur reste plus qu'à sauter le pas !
