Monaco déclare la guerre au plastique. A l'horizon 2030, la principauté vise le zéro plastique pour tout ce qui concerne l'alimentaire, mais pas seulement. En la matière, le Rocher est plus ambitieux que bon nombre de pays d'Europe dont la France.
Et si les gobelets plastiques, pailles et autres touillettes n’étaient plus qu’un vague souvenir ? Sûrement que la planète dirait merci à ceux qui ont décidé d’éradiquer ce qui finit le plus souvent dans la mer.
Depuis 2016, la Principauté de Monaco a établi une feuille de route de réduction de ce type de déchets. L’ambition est d’atteindre le chiffre zéro à l’horizon 2030 pour tous les déchets plastiques à usage unique. Dès le 1er janvier, deux dispositions majeures entrent en vigueur sur le Rocher :
- les repas pris sur place, dans l’enceinte d’un établissement de restauration, devront être servis dans la vaisselle réutilisable
- les tickets de caisse et de carte bleue ne seront plus imprimés systématiquement.
Se passer du plastique dont on n'a pas besoin. C’est le credo que résume Cyrielle Dumas, administrateur à la direction de l’environnement de Monaco. "L’idée, c'est de promouvoir le réutilisable, on joue beaucoup sur les comportements. En 2022, on s’est déjà attaqué aux couverts jetables pour la vente à emporter. Ils ne sont plus gratuits et systématiques. Si le client veut des couverts, il doit payer en plus, c’est une forme d’éco-contribution".
Le Rocher a par ailleurs accompagné toutes les entreprises ayant un réfectoire pour qu’elles s’équipent de couverts réutilisables.
Tous ceux qui joueront le jeu pourront prétendre à un label gratuit de bonne conduite.
La politique du zéro déchet chez notre voisin est assez ambitieuse. Elle va plus loin que les recommandations portées par l’union européenne.
Par exemple sont pêlemêle bannis, les jouets en plastiques pour enfants dans les menus, on pense à un célèbre fast-food qui génère beaucoup d'emballages.
Viennent ensuite les sachets de thé servis dans les brasseries, s’ils ne sont pas biodégradables. Ou encore des pots de glace jetables qui seront là aussi interdits.
Côté français, les choses progressent aussi, mais plus lentement. Ainsi, la disparition des tickets de caisse a été repoussée de 3 mois, à avril 2023. A Menton, nous avons fait le test, des commerçants demandent désormais si l’on souhaite ou non l’impression du ticket de caisse et carte bleue.
Ticket de caisse obligatoire
Chez ce commerçant de centre-ville, un franchisé d’une grande marque de distribution, au logo rouge et bleu, le choix inverse a été fait l’été dernier. Imprimer systématiquement les tickets de caisse. Explication du service consommateur que nous avons joint : "avec l’affluence des touristes, nous avons préféré opter pour la réédition automatique des tickets de caisse pour la période estivale". Sans pour autant en préciser la raison.