Sans la posidonie, la Méditerranée serait probablement une mer morte. C’est la devise des scientifiques qui repiquent la plante dans les zones dévastées afin de la préserver dans la baie de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes).
L’opération a vu le jour en 2020 dans la baie de Beaulieu-sur-Mer. Des scientifiques du laboratoire Andromède Océanologie repiquent les posidonies abîmées par l’ancrage des bateaux surtout en période estivale. Le projet est de sauver cette plante dans les zones dévastées.
Levées aux aurores, les scientifiques ont pour première étape de collecter les posidonies et de les stocker sous l’eau avant de passer à l’agrafage.
L’idée, c’est que pour les plantes, elles vont avoir besoin d’un tuteur pour pouvoir grandir dans le substrat. On leur donne une agrafe métallique en tuteur, qui est biodégradable. On entoure le fragment avec l'agrafe pour qu'après on puisse aller replanter avec les racines vers le bas et les feuilles vers le haut et donner à la plante un ancrage dans le sol qui va lui permettre de repartir toute seule.
Jo-Ann Schies, Biologiste marin Andromède Océanologie
Comment se fait le repiquage ?
Après l’agrafage, les fragments sont mis en caisse et acheminés sur le lieu de repiquage. Dans la baie de Beaulieu-sur-Mer, les herbiers de posidonies souffrent beaucoup de l’arrachage par les ancres des bateaux, c'est donc là que les scientifiques jouent les jardiniers. Tout se fait par des îlots qui peu à peu se rejoignent pour former l'herbier originel, une méthode concluante.
Ça fonctionne très bien, sur la zone de Beaulieu, on est quasiment à 100% du taux de survie d’une année sur l’autre, et même pour ce qu’on a planté y a trois ans, on observe même de la croissance. Ça veut dire qu’on a sauvé ce qui était en train de mourir sur les fonds arrachés, là maintenant, c’est en train de repousser, on a une croissance de la posidonie.
Sébastien Personnic, Docteur en biologie marine Andromède Océanologie
En 5 ans, presque 2 millimètres² de fond ont été replantés grâce à l’opération des scientifiques. L’année dernière, le capitaine hongrois d’un yacht avait été condamné à 20.000 euros d’amende ainsi qu'à l'interdiction de naviguer pendant un an dans les eaux territoriales françaises après avoir détruit, lors de trois mouillages, des herbiers de posidonie sur la Côte d’Azur.