Jusqu'au 2 octobre 2021, la deuxième édition de la Biennale internationale d'art contemporain de Saint-Paul de Vence permet de découvrir le travail d'une vingtaine de créateurs de la jeune génération. Le village continue d'écrire l'histoire qui le lie depuis des décennies au monde des artistes.
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Au pied de Saint-Paul, à deux pas de l'arche qui permet de pénétrer dans l'enceinte médiévale, se dresse une autre porte, plus éphémère. Faite de coquilles d'escargots ajourées, elle capte les rayons du soleil matinal.
Sa forme répond exactement à celle que l'on trouve dessinée sur le flanc de l'église du village. Un passage ouvert dans l'édifice au 16ème siècle, et qui fut muré deux siècles plus tard. C'est cette empreinte de pierre qui a inspiré l'artiste Pierre-Alexandre Savriacouty.
C'est une porte condamnée dont on voit encore la trace. J'ai décidé de proposer la réouverture de ce passage. Comme un don au village, à une architecture.
Sélectionné parmi la vingtaine d'artistes de la Biennale internationale d'art contemporain de Saint-Paul de Vence, Pierre-Alexandre Savriacouty fait partie de ceux qui se sont inspirés, nourris du village pour leur proposition artistique. D'autres ont apporté une oeuvre qui préexistait à l'événement. Mais tous les artistes, représentant la nouvelle génération de l'art contemporain, sont venus avec leur propre sensibilité, leur propre message.
Certains s'intéressent à l'histoire de la forme, avec des oeuvres plus formelles, avec une historicité. D'autres s'interrogent sur l'écologie, sur les matériaux éphémères, ou sur des questions plus politiques. Le but est que les visiteurs puissent se questionner, et que les oeuvres répondent à leurs propres recherches...
A la pointe sud du village, un olivier centenaire. Dans sa frondaison vient se lover un nuage, un nid, ou un animal selon les imaginations. C'est la "Nébuleuse des dryades"que les lieux ont inspirée à Charles Le Hyaric. L'artiste réajuste la filasse qui habille la structure.
J'aime bien l'idée de créature à la croisée des mondes; mêlant de l'animal, du végétal...du vivant.
J'ai pensé la pièce par rapport à l'espace et au lieu. Avec cet olivier, qui trône au milieu, et qui a plusieurs centaines d'années. J'essaie de trouver une résonnance.
Saint-Paul et la création... la création et Saint-Paul.
Cela fait des décennies que l'un nourrit l'autre et inversement.
A l'époque d'André Verdet et de ses amis, Braque, Prévert, Picasso, le village était déjà une source d'inspiration et un lieu de rencontre.
Ce n'était pas que les pierres et la lumière. C'était aussi une ambiance. Il y avait une forme de naturel entre la vie du village et celle des artistes. Et ça favorisait la création.
La Biennale, c'est une façon de réaffirmer ce lien entre Saint-Paul et l'art contemporain. Les oeuvres participent à la mise en valeur du patrimoine, de la même façon que le patrimoine met en valeur les oeuvres.
Du côté du cimetière, c'est une invitation au voyage intérieur.
L'oeuvre délicate de Stéphane Guiran se compose de pièces de sélénite, concrétions de sel. Un minéral que l'on utilise beaucoup en médiation.
Pour moi tout est vivant. Les pierres, les cristaux avec lesquels je travaille. J'ai une sensibilité qui s'est beaucoup développée. Je sens des présences dans les lieux. J'essaie de le transmettre, sans l'imposer.
J'essaie de faire en sorte que l'on vive quelque chose dans mes oeuvres, une expérience. Que ça nous emmène à nous rencontrer nous-mêmes.
La rencontre est possible, à Saint-Paul de Vence où se poursuit la Biennale, jusqu'au 2 octobre 2021.
Voir la vidéo officielle de la Biennale internationale d'art contemporain de Saint-Paul de Vence :
Au coeur de la Biennale d'art contemporain de Saint-Paul de Vence, ne manquez pas l'émission #PointCult, sur France 3 Côte d'Azur, ce samedi 10 septembre 2021 à 19 heures 15.