La ville de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes a installé depuis plusieurs années des filets pour empêcher l'installation de pigeons dans un parking de la ville. Une association de défense des animaux alerte sur l'installation de ce dispositif.
Une installation effectuée par la ville de Cagnes-sur-Mer est contestée par une association de défense des animaux, Projet Animaux Zoopolis (PAZ). Il s'agit d'un filet mis en place depuis plusieurs années pour empêcher les pigeons de se poser, au niveau du parking qui se trouve derrière le garage Renault, au Cros-de-Cagnes.
À cet endroit, de nombreuses fientes jonchent le sol, car les volatiles y nichent.
Un dispositif jugé "cruel"
"Nous avons été alertés par une habitante qui a été choquée de voir des pigeons morts et en décomposition dans ces filets", explique Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ, contactée par France 3 Côte d'Azur ce 2 décembre.
Elle ajoute : "Ces dispositifs ne sont pas conçus pour tuer les pigeons sauf qu'ils arrivent à rentrer par des trous et il leur est impossible de ressortir, ils meurent de soif et d'épuisement. C'est une agonie sur plusieurs jours."
Mal entretenus ou mal posés ou si l'architecture est complexe, les filets peuvent se détériorer et permettre aux oiseaux de se faufiler à l'intérieur.
Quand on gare sa voiture, on ne veut pas voir d'animaux souffrir !
Amandine Sanvisens de Projet Animaux Zoopolis
L'association pointe un dispositif "qui n'est pas efficace et éthique" car considéré comme "cruel". Cagnes-sur-Mer n'est pas la seule ville à avoir recours à ce dispositif, le Projet Animaux Zoopolis annonce avoir réussi à faire enlever plusieurs de ces filets à Paris. Une pétition a d'ailleurs été mise en ligne le 8 novembre dernier pour atteindre ce même but, elle a recueilli à ce jour plus de 21 000 signatures.
Dans un communiqué, la PAZ évoque aussi le fait que les "filets piègent tous les oiseaux. Des espèces protégées peuvent également être concernées, ce qui est contraire à la réglementation en vigueur."
Plusieurs "solutions" en discussion à la mairie
La mairie a été contactée, l'association n'a pour le moment pas eu de retours. Seule une adhérente qui avait échangé de son côté aussi avec la municipalité a reçu un retour à la mi-novembre qui évoquait le " remplacement de ces filets". Contactée par la rédaction, la mairie reconnaît la "détérioration des filets, qui ont été altérés par le temps et qui a permis à certains pigeons de rentrer."
Le directeur de cabinet de Cagnes-sur-Mer, Alain Lucas explique : " Le problème est pris en compte. La situation ne peut pas perdurer tant sur le plan animal que sur le plan esthétique. Plusieurs préconisations du service hygiène et technique sont actuellement en réflexion pour être installées le plus rapidement possible et de manière à ce que l'installation soit la plus pérenne".
Parmi ces solutions, il y a le remplacement des filets par des neufs "avec des mailles plus serrées et plus robustes". Mais aussi " la suppression des équipements qui ne fonctionnent plus et qui permettent aux pigeons de se poser comme les canalisations, le chauffage... dans ce cas il n'y aurait plus besoin de filets. Le chiffrage est en cours d'évaluation, mais il serait plus élevé", ajoute Alain Lucas. La municipalité réfléchit également à condamner certains recoins et à poser des filets seulement à certains endroits, en parallèle un "important nettoyage" sera effectué sur le parking.
Pour l'association la PAZ, d'autres possibilités "plus éthiques" existent : des pigeonniers contraceptifs qui permettent de limiter les naissances. Cela consiste à remplacer les œufs par des factices ou à les secouer ou les enduire d'huile pour éviter l'éclosion. Une autre technique est aussi prônée, l'utilisation de maïs en tant que contraceptif oral. La mairie avait eu connaissance du dispositif du pigeonnier, mais juge cette méthode "inefficace" après le retour de plusieurs communes voisines.
La municipalité se dit "ouverte à la discussion" pour trouver la meilleure solution.