C'est l'application d'une décision de justice datant de plus de dix ans. Ce mardi matin, sur le site du sublime Château de Saint-Jeannet, les pelleteuses sont entrées en action sur ordre des services de l'État.
Il s'agit sans doute un des plus beaux sites à louer sur la Côte d'Azur, très prisés pour les mariages ou autres événements catégorie "grand luxe".
Le Château de Saint-Jeannet, forteresse médiévale réaménagée par son riche propriétaire britannique, a été investi par des engins de démolition. Les travaux ont débuté ce mardi matin.
En ligne de mire, non pas le château en lui-même mais des "bâtis non règlementaires" sur le site, comme le précise la préfecture des Alpes-Maritimes, à l'origine de l'opération :
#ÉtatEnAction
— Préfet des Alpes-Maritimes🇫🇷 (@prefet06) February 20, 2024
Suite à la non observation d'une décision de justice ordonnant la démolition de bâtis non règlementaires sur le site du Château de Saint-Jeannet, l’État a procédé au début de la démolition. pic.twitter.com/wTrf6rk3Tk
Avec le #Etatenaction, le préfet Hugues Moutouh indique que cette démolition fait suite à la "non-observation d'une décision de justice". Il précise qu'"un état des lieux contradictoire du site avant travaux a été réalisé par un huissier de justice en présence des propriétaires".
Un château au cœur d'une longue procédure judiciaire
La condamnation du propriétaire pour infractions au Code de l'urbanisme remonte à l'année 2011.
Le réalisateur de cinéma britannique Jonce Ascevki avait acquis le château dix ans plus tôt et avait mené de très gros travaux pour transformer le site en résidence de luxe.
Le château de La Gaude à Saint-Jeannet, Alpes-Maritimes
— RouteZeroSix (@routezerosix) July 20, 2023
Acheté par l'actrice Viviane Romance dans les années 60, puis par le producteur de cinéma Jon Acevski 🇬🇧, il a hébergé de nombreuses stars dont la chanteuse Madonna#AlpesMaritimes #SaintJeannet #CotedAzurFrance #patrimoine pic.twitter.com/DWIF1o7AdB
Au cours de ces travaux, plusieurs centaines de mètres carrés de constructions nouvelles n'avaient pas été déclarés.
Notamment visée par la justice en 2011, une construction d'environ 220 m² érigée sur l'emplacement d'une petite maison préexistante de 70 m², en zone boisée. S'y ajoutaient deux pergolas, une terrasse de 65 m², et une "zone de vie" de plus de 100 m² pour les ouvriers.
Toutes les régularisations réclamées à l'époque n'ayant pas été réalisées, l'État prend les choses en main.
Le chantier de démolition devrait durer plusieurs semaines.