Après un premier enfant conçu avec une greffe d'utérus, une Cannoise est à nouveau enceinte

On pourrait croire que cette histoire sort tout droit d'un livre futuriste mais pas du tout. En 2021, la Cannoise Déborah Berlioz était déjà devenue mère grâce à un don d'utérus de sa propre mère, Brigitte. Aujourd'hui, elle répète l'expérience puisqu'elle attend son deuxième enfant.

Bis repetita. La Cannoise Déborah Berlioz n'en est pas à sa première grossesse et pourtant, elle aurait pu ne jamais donner la vie. Elle apprend à ses 17 ans qu'elle est atteinte du syndrome MRKH, une absence partielle ou totale de l'utérus et du vagin dès la naissance.

"Ça a été un choc terrible parce que j’ai 17 ans, je suis en pleine construction identitaire, mon rêve de devenir maman s’effondre. Avoir un enfant biologique est interdit parce qu'on ne pratique pas la GPA en France. Je ne me sentais pas normale, pas entièrement femme…", se confie la jeune femme.

Un utérus donné par sa mère 

En allumant la radio en 2014, elle entend la victoire scientifique des médecins suédois : une greffe d'utérus a réussi et a conduit à la naissance d'un enfant. La jeune femme n'aurait pas pensé qu'un jour, c'est d'elle dont les médias allaient parler pour la même raison.

Après s'être renseignée, elle découvre une étude menée par le professeur Ayoubi et son équipe de l'Hôpital Foch, à Suresnes. Elle les rencontrera en janvier 2018.

Viennent ensuite les premiers examens et différents comités. Tout de suite, sa mère se propose pour lui faire don de son utérus. Un don vécu comme une véritable preuve d'amour.

"Avec ma mère, on a toujours eu une relation compliquée, les mots tendres ne sont pas faciles à dire alors avec cet acte inattendu, je sais qu’elle m’aime. Mettre sa vie entre les mains d’un médecin, c’était le plus beau cadeau d’une mère à sa fille."

Déborah Berlioz

Et si tous les éléments semblent être réunis pour réussir l'opération, il a fallu un peu plus qu'un coup de baguette magique pour transférer l'utérus de la mère de Déborah dans le corps de cette dernière. Brigitte, qui était déjà ménopausée, est donc mise sous hormone afin de remettre en route l'organe. L'opération se passe sans encombre, mais l'utérus n'est pas rattaché aux artères et aux veines utérines. Il a donc fallu procéder à un transfert d'embryon avec les ovocytes de Déborah et les spermatozoïdes de son mari. C'est ainsi que vient au monde leur fille : Misha. 

"Tout se passe très bien !"

Si sa fille est née prématurée après une grossesse très surveillée, la deuxième grossesse de Déborah semble se présenter sous les meilleurs auspices. D'autant que l'embryon a été implanté le 7 juillet dernier, jour de l'anniversaire de mariage des conjoints. "Je suis en très bonne santé, tout se passe très bien ! Bien sûr, c'est une grossesse très surveillée et je devrais finir ma grossesse à côté de l'hôpital", détaille-t-elle. 

Quotidiennement suivie par les médecins, son bébé devrait naître prématurément, "ce sera sûrement fin février, début mars", annonce Déborah. Après les fêtes, elle déménagera donc près de l'hôpital pour éviter tout risque. 

Cette grossesse sera la dernière puisque les patientes greffées ne peuvent pas avoir plus de deux grossesses. Par ailleurs, Déborah se fera retirer le greffon cinq ans après la première opération comme le veut le protocole médical. 

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