De nombreux employés de ce palace de Cannes, dans les Alpes-Maritimes, se plaignent des conditions de travail. L'intersyndicale pointe des malfaçons, du matériel inadapté et un manque de personnel. La direction n'a pas souhaité réagir.
L'hôtel a rouvert en mars 2023 après un chantier de 7 ans et 350 millions euros d'investissements. Le Carlton, désormais propriété d’un groupe quatari, semble avoir retrouvé toute sa grandeur. Pourtant, derrière les flashs et les apparences, la colère gronde en coulisses.
Selon Ange Romiti, délégué CGT : "depuis six mois, les salariés doivent subir des conditions de travail extrêmement difficiles avec du matériel qui n’est pas adéquat et des locaux qui ne se prêtent pas à l'activité du Carlton".
Il s'agit là d'une vraie liste à la Prévert, avec certains salariés qui travaillent dans des locaux en sous-sol uniquement éclairés par des néons toute la journée, un plafond qui s’effondre en atelier technique, des ascenseurs, des monte-charge et des fours qui tombent en panne.
369 chambres dont 100 suites
Portant, l’hôtel s’est agrandi avec deux extensions, un jardin avec piscine, 57 résidences et 369 chambres dont pas moins 100 suites.
"Malheureusement, le personnel n'a pas suivi. On devrait être 50 à 60 personnes de plus à l'année. Vous avez les femmes de chambre, le room service, la cuisine... ce sont des services qui necessitent beaucoup plus de personnel que ce qui a été prévu à l'ouverture" affirme Serge Munoz, délégué syndical FO.
Rassemblés en intersyndicale avec un appel à la grève depuis samedi dernier, les représentants des salariés interpellent la direction.
Pour Franck Morain, délégué syndical CFE-CGC : "C'est important pour la bonne marche de l'entreprise qu'on arrête de faire des contrats précaires parce que c'est une grosse entité maintenant à faire tourner, beaucoup plus complexe qu'elle ne l'était avant la fermeture. Donc ça passera par des embauches et par des salaires qui doivent être revalorisés dans certains parce que si on veut des embauches, il faut se donner des moyens".
Contactée, la direction n’a pas accepté de nous rencontrer mais a reçu les syndicats vendredi soir. Elle s’est engagée à ouvrir des discussions sur les embauches et à élaborer un projet d’amélioration des conditions de travail. Le mouvement de grève est suspendu pour laisser du temps à la négociation.