En vidéo, les moments clefs de l'affaire Omar Raddad

L'affaire Omar Raddad est relancée : 27 ans après la condamnation de l'ancien jardinier pour le meurtre de Ghislaine Marchal, la justice a ordonné de nouvelles investigations. Retour en images sur ces années.

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Le 23 juin 1991, la veuve d'un industriel en équipements pour l'automobile, Ghislaine Marchal, 65 ans, est tuée à coups de chevron de bois et de couteau. Une importante somme d'argent est dérobée dans son sac. 
Son corps est découvert le lendemain dans une pièce en sous-sol de sa villa de Mougins dans les Alpes-Maritimes dont la porte a été barricadée et où l'on trouve deux inscriptions en lettres de sang: "Omar m'a tuer" et "Omar m'a T.".

Omar Raddad inculpé

Omar Raddad, jeune jardinier marocain employé depuis 1987 par Mme Marchal, est inculpé d'homicide volontaire le 27 juin et écroué à Grasse. Il conteste les faits qui lui sont reprochés.
Le 23 août 1991, les résultats d'une première expertise graphologique sur les inscriptions tendent à prouver qu'elles sont bien de la main de la victime.

18 ans de réclusion 

Le 2 février 1994, la cour d'assises des Alpes-Maritimes déclare Omar Raddad coupable du meurtre. Le jardinier défendu par Me Jacques Vergès continue de clamer son innocence. Il est condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Le 9 mars 1995, le pourvoi en cassation est rejeté.

Grâce partielle

Le 23 mai 1996, le président Jacques Chirac signe un décret pour accorder une grâce partielle à Omar Raddad: sa peine est réduite de quatre ans et huit mois.
Omar Raddad est libéré le 4 septembre 1998 de la centrale de Muret (Haute-Garonne) après avoir purgé plus de sept ans de prison.

Première demande de révision

Le 27 janvier 1999, Me Vergès dépose une requête en révision portant notamment sur l'absence de recherches d'empreintes sur le chevron de bois, sur la destruction de photos et sur les expertises graphologiques.

Nouvelles expertises

Le 31 octobre 2000, deux graphologues désignés par la commission de révision de la Cour de cassation mettent en doute l'identité de l'auteur de l'inscription. "Il n'est pas sûr que ce soit Mme Marchal qui ait écrit +Omar m'a tuer+", estiment-ils.
Le 27 décembre, une nouvelle expertise de police scientifique conclut que la trace de main ensanglantée accompagnant l'inscription "Omar m'a tuer" est faite du sang de Mme Marchal mêlé à un sang masculin. 


Une analyse détermine le 20 février 2001 que cet ADN masculin n'est pas celui de M. Raddad.

Refus de rejuger

Le 20 novembre 2002, la Cour de révision rejette la demande d'un nouveau procès, estimant que la défense d'Omar Raddad n'a pas apporté d'élément nouveau suffisant pour un procès en révision.

Nouvelles traces d'ADN

Des traces d'ADN exploitables sont mises en évidence sur de nouveaux prélèvements effectués à la demande de la nouvelle avocate d'Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch, annonce le 5 novembre 2015 le parquet de Nice. Ces investigations s'appuient sur la loi du 20 juin 2014 assouplissant les critères de révision d'un procès. 
Le 10 octobre 2016, les analyses concluent que ces nouvelles traces d'ADN ne sont pas celles de M. Raddad.
Ces nouvelles empreintes génétiques correspondent à quatre hommes non-identifiés, deux empreintes parfaitement exploitables et deux autres partiellement, trouvées sur deux portes et un chevron de la scène du crime.

Nouvelle requête en révision

Le 24 juin 2021, trente ans après le meurtre, Me Noachovitch dépose une nouvelle requête en révision sur la base de nouvelles analyses de ces traces d'ADN. Selon un rapport d'expert de 2019, ces dernières renforcent l'hypothèse d'un dépôt des empreintes au moment des faits, et non d'une "pollution" ultérieure, notamment par les enquêteurs.
Cette requête est examinée à huis clos le 25 novembre par la commission d'instruction de la Cour de révision.
Le 14 décembre, elle ordonne un complément d'information, décision saluée par l'avocate d'Omar Raddad comme "un pas vers la révision".

Avec AFP

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