"C'était une rencontre importante pour moi" ; au Festival de Cannes, Agnès Jaoui revient sur le tournage du film posthume de Sophie Filières

"Ma vie, ma gueule", le film posthume de la réalisatrice Sophie Filières décédée en juillet 2023, raconte, entre tourment et légèreté "l'histoire d'une femme qui essaye d'aller bien". C'est Agnès Jaoui qui l'incarne à l'écran. Rencontre avec l'actrice sur une plage privée du Festival de Cannes.

Agnès Jaoui, fidèle à son image. Simple, abordable, elle accueille sur une plage de la Quinzaine des cinéastes Adrien Mangano et France Bleu Azur et une équipe de France 3 Côte d'Azur.

Cache-cœur noir, mèches volantes et sourire discret, l'actrice parle avec douceur du film Ma vie, ma gueule. "Quand j'ai lu le titre, j'ai adoré tout de suite et après j'ai tout adoré !" confie l'actrice.

Au micro, elle se souvient avec nostalgie, "plus on se rencontrait, plus on travaillait ensemble, plus on s'aimait. Je le rendais compte que l'on avait tant de choses en communs. C'était une rencontre importante."

Le film est en partie un autoportrait de Sophie Filières qui n'était pas malade lorsqu'elle l'a écrit, mais très malade pendant le tournage. La réalisatrice est morte à 58 ans. Décédée en juillet 2023, Sophie Fillières a demandé à ses enfants Agathe et Adam Bonitzer de terminer le film avec ses proches collaborateurs.

"C'est un mélange de ce qu'elle a écrit, de ce qu'elle a imaginé, d'elle et forcément un peu de moi", raconte Agnès Jaoui, confiant avoir " tourné dans son appartement, j'ai mis ses habits, ses chaussures, ses bagues le matin" avant de les lui rendre "le soir".

"Je lui ai fait confiance sur tout et j'ai lutté sur rien", a dit Agnès Jaoui. "On avait exactement la même conception de ce que traverse le personnage", ajoute l'actrice-scénariste-réalisatrice aux 40 ans de carrière, estimant que "c'est l'histoire d'une femme qui essaye d'aller bien", une femme qui "a du goût pour la vie" et qui "essaye de le retrouver". "Elle cherche à tout prix à être heureuse". 

On savait très bien de quoi on parlait toutes les deux, des gouffres et de la joie de vivre et du désespoir aussi

Agnès Jaoui.

"Elle nous a vraiment demandé de terminer le film, elle a dit à sa productrice qu'elle voulait que ça soit nous qui terminions le film parce qu'on avait le même nord, comme sur une boussole", a indiqué sa fille Agathe en parlant d'elle et de son frère Adam lors de la soirée de présentation.

Maman, tu nous as dit à l'hôpital que c'était dommage que tu ne vois pas ce film, parce que tu pensais qu'il était ton meilleur film. Je pense que chacun de tes sept films est le meilleur de tes films. Tu as su créer une œuvre unique et géniale comme toi.

Agathe Bonitzer, la fille de la réalisatrice.

Le film d'une femme

Tourné à Paris, Dieppe et en Ecosse, le film plonge dans la vie de Barberie Bichette (Agnès Jaoui), que les gens appellent à son grand dam Barbie et qui se retrouve, à 55 ans, un peu perdue et aux prises avec ses interrogations : comment faire avec soi-même, ses enfants, avec la mort, avec la vie.

Diplômée de la Fémis section réalisation, Sophie Fillières a déjà été remarquée dès son premier court métrage Des filles et des chiens (Prix Jean-Vigo 1992). Elle écrit et réalise sept longs métrages, sélectionnés à Berlin, Locarno ou Toronto.

Le hasard a fait qu'elle a été hospitalisée le lendemain de la fin du tournage de sa création projetée à Cannes.

La sortie en salle est prévue le 18 septembre.

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