Chaque année depuis 2015, un documentaire de la sélection officielle du Festival de Cannes reçoit un prix, décerné par un jury spécial, celui de l'Œil d'or. Pierre Deladonchamps, l'acteur connu notamment pour ses rôles dans "L'inconnu du Lac" et "Plaire, Aimer et Courir vite", est membre de ce jury.
A Cannes, il y en a pour tout le monde ! Les films documentaires du Festival de Cannes ont le droit, aussi, à leur propre prix. Appelé L'Œil d'or, ce prix est décerné depuis 2015 par un jury choisi par la Société Civile des Auteurs Multimédia (Scam).
Pour la 75e édition du Festival de Cannes, ce sont 20 documentaires qui ont été sélectionnés, dont trois courts-métrages. Parmi eux, se trouvent les films documentaires de la Sélection officielle, ainsi que ceux de la Quinzaine des Réalisateurs et ceux de le Semaine de la Critique.
Un jury avec une "grande responsabilité"
Pierre Deladonchamps, l'acteur qui s'est fait découvrir en 2013 au Festival de Cannes avec L'Inconnu du Lac, fait partie du jury de l'Œil d'or. "Même si dans les films documentaires il n'y a pas d'acteurs, tous les ans, l'Œil d'or sollicite un acteur ou une actrice pour être dans le jury, explique-t-il. Cela permet d'avoir un point de vue un peu différent. Cela me fait plaisir de partager mes idées avec des gens plus proches du documentaire que moi."
Déborah François, Romane Bohringer ou encore Sandrine Bonnaire ont occupé cette place avant lui.
Selon Pierre Deladonchamps, décerner un prix comme l'Oeil d'or est important car "tout est du cinéma et il y a tellement de choix que, parfois, ça peut être bien d'isoler certains types de films pour les mettre en lumière dans leur catégorie". C'est le cas également des premiers films, dont le meilleur est primé chaque année par la Caméra d'or.
"Etre membre de ce jury est une grande responsabilité par rapport aux gens qui viennent montrer leur film", déclare l'acteur. Remporter l’Œil d’or peut être un énorme tremplin pour le film vainqueur. Ce prix figure "sur la liste officielle des récompenses éligibles à la catégorie long-métrage documentaire de l’Académie des Oscars", indique le site du prix.
Ainsi, le film qui remporte cette compétition a ses chances l'année suivante pour intégrer la catégorie Meilleur Documentaire aux Oscars.
Le documentaire prend une grande place dans le cinéma parce qu'il est complémentaire. Il arrive parfois mieux à montrer des situations que la fiction. Il n'y a pas besoin d'inventer, il faut juste montrer.
Pierre Deladonchamps
Un genre émouvant
Celui qui a reçu le César du Meilleur espoir masculin en 2014 apprécie particulièrement le genre documentaire.
"Quand on prend une heure et demi pour parler d'un sujet de société et qu'on essaye de trouver les meilleures personnes pour parler de ce sujet, ça devient beaucoup plus riche, ça permet d'avoir un avis plus affuté sur la situation que pendant un journal télévisé où ça va durer quelques secondes, même si c'est déjà bien", détaille-t-il.
Le cinéma a commencé comme ça. Le premier film de l'histoire du cinéma, c'était un documentaire, ensuite on a commencé à écrire des scénarios et embaucher des acteurs.
Pierre Deladonchamps
Pour l'acteur, les émotions passent différemment dans le documentaire que dans la fiction : "J'ai déjà été ému aux larmes de voir les témoignages de certaines personnes qui se livrent et qui nous donnent une partie de leur intimité pour que ça nous parviennent au cœur et à l'âme et pour qu'on y réfléchisse, qu'on ait un point de vue après sur le sujet abordé."
Le jury de l'Oeil d'or 2022 est composé de quatre autres membres : la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland (elle en est la présidente), la réalisatrice ukrainienne, Iryna Tsilyk, le critique espagnol Alex Vicente et Hicham Falah, le directeur général marocain du Fidadoc, le Festival International de film Documentaire d'Agadir.
En 2021, c'est A Night of Knowing Nothing de Payal Kapadia, un film franco-indien de la Quinzaine des Réalisateurs, qui avait remporté l'Œil d'or.