Festival de Cannes. "Sous les écrans, la dèche", le collectif dénonce les conditions de travail et la réforme du chômage

Un rassemblement a eu lieu ce mardi 21 mai à Cannes pour dénoncer les conditions de travail et la réforme de l'assurance chômage pour les intermittents qui travaillent pendant les festivals.

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Le collectif a encore frappé sur la Croisette. « Sous les écrans, la dèche » : un slogan déjà entendu le premier jour du festival pour la cérémonie d'ouverture perturbée par des manifestants.

Ce mardi 21 mai, une cinquantaine de personnes s'est rassemblée en fin de matinée à quelques mètres du Palais des festivals.

Plusieurs représentants de l'union locale de la CGT cannoise étaient présents. 

Une syndicaliste membre du collectif dénonce des « conditions de travail dégradées qui doivent pouvoir être rémunérées à la hauteur des enjeux » et demande au gouvernement "des revenus dignes pour pouvoir se loger et ne pas galérer. »

Une manifestante arbore une pancarte « marche ou grève ». Sur un autre carton, on peut lire : « Je ne pense pas qu’il y ait de bonnes ou de mauvaises situations, sauf dans l’industrie du cinéma ».

Après la manifestation, une délégation du collectif a rencontré des représentants du ministère la culture et du travail. La délégation ressort insatisfaite. Selon eux, ils ne répondent pas aux revendications mais ils continuent à plancher sur le sujet.

Une action qui a reçu le soutien de la Scam sur X : 

Même soutien de la part de la SRF, Société des réalisateurs français : "Les membres du collectif Sous les écrans la dèche, alertent sur la précarité grandissante des travailleurs de festivals de cinéma et les risques à venir cet été de la réforme de l'assurance chômage sur leurs métiers."

Une autre action est prévue jeudi ou vendredi pendant le festival.

Le collectif a été créé après la dernière réforme de l’assurance chômage. Tous s'inquiètent de la future réforme qui pourrait être adoptée dès le 1er juillet par décret. 

Cette réforme pourrait remettre en cause l’accord spécifique pour les intermittents.

L’une d’entre eux explique : « on se mobilise car à l’approche de la nouvelle réforme on va être précarisés encore plus qu’avant. C’est absolument impossible désormais d'avoir accès aux droits. » Elle travaille presque exclusivement pour des grands événements. Elle poursuit : " j'ai 3 mois de contrat à l’automne et 3 mois au printemps, plus des semaines par-ci par-là... C’est déjà archi compliqué parce que j’ai vu mes droits baisser." 

C’est une attaque, pour ceux qui travaillent de manière saisonnière pendant les festivals.

Depuis 2003, ils ont perdu le statut d'intermittents du spectacle pour passer au régime général des salariés. Après une première réforme de l'assurance-chômage en 2021, leurs indemnités ont été sensiblement diminuées. Ils craignent d'être encore plus précarisés par la nouvelle réforme dont les contours ne sont pas encore clairement définis.

Mais, selon un document interne de l'Unedic, cette énième réforme (au rythme de tous les deux à trois ans) pourrait affecter jusqu'à un tiers des allocataires. Les règles pour les conditions d'ouverture des droits pourraient aussi être durcies. Il faudrait avoir travaillé neuf mois sur les deux dernières années, contre six mois actuellement.  

Selon les scénarios retenus, le gouvernement pourrait ainsi économiser de 400 millions d'euros à 2,3 milliards d'euros. Des économies très recherchées dans le contexte économique actuel. Les manifestants l’ont bien compris dans leur slogan « Sous les écrans, la dèche ».

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