Filière jihadiste de Cannes-Torcy : début des plaidoiries de la défense

Ne pas juger "dans la peur": la défense a pris la parole ce lundi 19 juin aux assises de Paris, pour trois jours de plaidoiries, au procès de vingt membres présumés de la filière jihadiste de Cannes-Torcy, avant un verdict attendu ce jeudi 22 juin. Retour sur quelques chiffres importants.

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► Une phrase :
"Ici et maintenant, c'est la justice, ce n'est pas la croisade", a lancé Me Michel Konitz, le premier à plaider, après un lourd réquisitoire qui a "joué sur la peur" alors que la France est toujours la cible d'attaques jihadistes.

► Deux mois :
Depuis deux mois, vingt hommes - dont trois en fuite - sont jugés devant la cour d'assises spéciale chargée des crimes terroristes pour leur appartenance à une filière dangereuse "qui a porté le jihad sur le sol français" et est "prête à recommencer".

► Au moins deux ans
Le ministère public a requis des peines de deux ans à la perpétuité contre ces hommes pour un attentat à la grenade contre une épicerie casher de Sarcelles (Val-d'Oise), qui n'a pas fait de mort, ainsi que des projets d'attaques dans le sud de la France et des départs en Syrie.

"Même si on doit combattre de toutes nos forces les terroristes, il ne faut pas qu'ils fassent reculer notre état de droit", a plaidé Me Konitz, s'adressant à la cour composée de magistrats professionnels.

► Une minute
"On a commencé ce procès par une commémoration, il ne faut pas terminer par une abjuration", a-t-il ajouté, en référence à la minute de silence imposée au deuxième
jour du procès à la mémoire d'un policier tué sur les Champs-Elysées et dénoncée comme une instrumentalisation par la défense.

"C'est insupportable de jouer sur la peur. Et devant des magistrats comme vous, c'est totalement inutile", a-t-il espéré, ajoutant avec ironie: "Il y a ce truc, vous savez... à force de ne pas s'en servir, on l'oublie... Ah le doute! Ce doute qui doit profiter à l'accusé".

Me Konitz a dénoncé les "approximations" et les "mensonges" de l'accusation, qui a jeté tous les accusés ensemble dans le grand sac de la culpabilité, gommant les
différences, biaisant les faits. 

Sept ans de prison ont été requis contre son client, Michaël Amselem, qui comparaît libre. Le jeune homme a reconnu avoir acheté du salpêtre à la demande des chefs du groupe et donné de nombreux détails aux enquêteurs. "Il a fourni lui-même les éléments qui lui valent sa mise en cause, ses déclarations ont été déterminantes" pour l'enquête, a-t-il répété.
- Avec AFP
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