Ce jeudi 21 mars, le tribunal de commerce de Bordeaux a statué sur le sort des magasins Galeries Lafayette affiliés, appartenant à Michel Ohayon. Les enseignes de Cannes et Toulon sont concernées, tout comme le sort d'environ 70 salariés.
Stop ou encore. Le sort de deux magasins emblématiques de la Côte d'Azur s'est joué ce mercredi 20 mars lors d'une audience au tribunal de commerce de Bordeaux, en Gironde. La décision de justice a été rendue publique ce jeudi. Elle concerne au total 26 magasins.
Le tribunal de commerce de Bordeaux a validé ce jeudi le plan de sauvegarde de ces enseignes Galeries Lafayette appartenant à l'homme d'affaires bordelais Michel Ohayon.
Un peu moins d'un millier d'emplois sont concernés au niveau national. En Côte d'Azur, 70 employés attendaient cette décision de justice avec impatience, seuls deux magasins sous contrat de franchise font partie du plan de sauvegarde, examiné par la justice en février dernier.
Dans les Alpes-Maritimes et le Var, seuls les magasins de Toulon et de Cannes font partie de ce plan, à l'inverse de ceux de Menton, du centre commercial Cap 3000 à Saint-Laurent-du-Var et de Nice.
Le créancier renonce à 70% de ses dettes
Le principal créancier d'Hermione Retails renonce à 70% des dettes cumulées par l'entrepreneur depuis le rachat de ces enseignes, soit environ 50 millions d'euros, d'après nos confrères de France Culture. Michel Ohayon affirme qu'il va payer les 30% restants dans la décennie à venir. L'homme d'affaires explique aussi qu'il va moderniser les magasins et intégrer de nouvelles marques pour améliorer le chiffre d'affaires.
Pour Muriel Scansi, déléguée centrale CFDT, l'avenir des enseignes Galeries Lafayette en province n'est pas pour autant garanti. Elle épingle la gestion de Michel Ohayon.
"Il est visé par une enquête ! Que vont faire les marques ? Est-ce qu'elles vont rester dans nos magasins ? Le feu vert du tribunal de commerce, c'est un soulagement en demi-teinte parce qu'on conserve nos emplois, mais on sera toujours dans l'inquiétude concernant la pérennité de notre entreprise" a réagi la syndicaliste au micro de France Bleu Gironde.
Procédure de sauvegarde en février 2023
Les sociétés Hermione Retail, Hermione TPR et Hermione Outlet détenues par Michel Ohayon et sa famille, ont été placés en procédure de sauvegarde en février 2023 par le tribunal de commerce de Bordeaux. Ce sont elles qui détiennent ces magasins franchisés depuis 2018.
L'ampleur de leur dette et les récentes difficultés économiques liées à la crise du Covid et à la chute du commerce de détail au profit des échanges en ligne ont plongé ces entités dans des difficultés financières. Et dans des dettes abyssales.
Rachetés entre 2018 et 2021 par Michel Ohayon
C'est en 2018 que l'homme d'affaires Michel Ohayon prend le contrôle de 26 magasins aux devantures rouge et blanc. Ce sont tous des structures affiliées, ou franchisées. Sur les 57 enseignes présentes sur le territoire national, toutes ne sont pas concernées. Seuls les magasins de Cannes et Toulon passent sous la coupe du milliardaire, autrefois 104e fortune française. Le premier représente environ 40 employés, et le second 28.
Le sort des marques dont Michel Ohayon est le propriétaire, via sa holding, connaissent rapidement un sort contrasté. Celui qui s'est élevé comme étant l'un des entrepreneurs phares du sud-ouest, enchaine les acquisitions d'entreprises.
Gap, Camaïeu et Go Sports font rapidement partie de son portefeuille, qu'il rachète pour un euro symbolique, mais les pertes, colossales, s'accumulent.
Une enquête de la cellule investigation de Radio France avait pointé cette série de rachats, aux projets immobiliers du magnat et les quelque 500 millions d'euros de dettes qu'il a accumulées.
Projets immobiliers abandonnés, sociétés en liquidation... Et 500 millions d’euros de dettes.
— Cellule investigation de Radio France (@InvestigationRF) April 29, 2023
Avant que son empire ne s'effondre, Michel Ohayon cumulait pourtant les rachats et les succès.
👉📻Une enquête à (ré)écouter sur @franceinterhttps://t.co/9bGzI7vzta pic.twitter.com/S9joGer1h6
Une enquête a par ailleurs été ouverte par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) sur des soupçons de détournements de fonds au préjudice de certaines des sociétés dont Michel Ohayon a fait l'acquisition.