Un hommage national lui est rendu ce jeudi 26 novembre.
Le déroulé :
- Arrivée du Président de la République dans la cour de l’Hôtel national des Invalides, honneur du drapeau du 44ème Régiment d'Infanterie, Marseillaise interprétée par le Chœur de l’armée française.
- Entrée du cercueil dans la Cour de l’Hôtel national des Invalides, porté par des élèves-officiers de Saint-Cyr Coëtquidan de la promotion "Compagnons de la Libération".
- Eloge funèbre du Président de la République, suivi de la sonnerie « Aux morts », d'une minute de silence, une nouvelle fois la Marseillaise sera jouée et interprétée par le Chœur de l’armée française, puis le Chant des partisans interprété par le Chœur de l’armée française.
L'Elysée avait rendu hommage à l'ancien résistant dans un communiqué. "Avec lui, c’est la mémoire vivante de la Résistance qui s’éteint. Il avait traversé ce que notre histoire a de plus brûlant, de plus douloureux, mais aussi de plus héroïque, et il en avait livré les témoignages les plus exacts et les plus poignants", écrit l'Elysée.
"Le Président de la République s’incline avec respect, émotion et affection, devant la mémoire de cet homme dont la vie entière aura conjugué l’amour de la France et la passion de la liberté, le goût du beau et le souci du vrai", conclut le communiqué.Toute la vie de Daniel Cordier a été mue par un goût inouï de la liberté, une bravoure impétueuse, une curiosité insatiable, et, par-dessus tout, par un immense amour de la France. Cet amour prit d’abord la forme doctrinaire d’un engagement nationaliste à l’Action française, mais se mua à l’heure des combats en un patriotisme fraternel.
France 3 avait rencontré Daniel Cordier en août 2020. Voici le récit de cette rencontre.
Son pas est hésitant mais sa mémoire reste encore vive. Daniel Cordier montre une image qui malgré le temps n'a pas vieilli, "c'est la photo du patron" nous lançait son ancien secrétaire quand nous l'avions rencontré en mai 2018.

Célèbre portrait de Jean Moulin, chef de la Résistance, coiffé d'un chapeau.
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© Marcel Bernard / INA
Le patron, c'est Jean Moulin, alias Rex. Le chef de la résistance en France pendant la seconde guerre mondiale. Daniel Cordier a été son secrétaire entre 1942 et 1943. Leur première rencontre dans un restaurant lyonnais est restée gravé dans sa mémoire :
Le reportage de Pierre Vaireaux et Richard de Silvestro :"La première question qu'il m'a posé c'était: pourquoi vous avez quitté la France en 1940 ? J'étais indigné. Je lui ai dit que Pétain avait trahi, et j'ai voulu me battre parce que je voulais que la France gagne"
L'appel du général de Gaulle
Le 18 Juin 1940, lorsqu'il entend l'appel du général de Gaulle, Daniel Cordier n'a pas encore 20 ans mais il n'hésite pas à embarquer pour l'Angleterre.
A Londres, il suit une formation militaire, puis en 1942 il est parachuté en France. Quelques jours plus tard, Jean Moulin l'engage comme secrétaire, à Lyon.
Son histoire et ses mois passés aux cotes de Jean Moulin, Daniel Cordier ne les racontera dans des livres que 40 ans plus tard, lorsque l'honneur de son "Patron", accusé d'espionnage est attaqué.
"Ça c'était inacceptable, d'abord faux, mais inacceptable que des anciens résistants puissent mentir et dire des horreurs criminels puisqu'il accusait Moulin d'être un traître" s'exclame Daniel Cordier.
Maurassien puis résistant
Camelot du roi, résistant, puis marchand d'art après la guerre, Daniel Cordier est devenu historien, par fidélité mais aussi par devoir de mémoire. A presque 100 ans, l'infatigable compagnon de la libération prépare un dernier ouvrage.
La fin d'une mission pour Daniel Cordier, l'un des 7 derniers compagnons de la libération encore en vie, même s'il promet de toujours perpétuer le devoir de mémoire."Je pense que l'année prochaine ça va sortir. C'est la suite et la fin de ma mission" explique l'ancien secrétaire de Jean Moulin au sujet de son prochain livre.
Le magazine de 26 minutes de France 3 Nouvelle-Aquitaine sur la vie de Daniel Cordier.