"La contrefaçon, c'est bidon" : le message des professionnels pour alerter les consommateurs avant les vacances

L'Union des fabricants (Unifab) appelle les consommateurs à être vigilants en achetant des produits authentiques. Des produits saisis dans les Alpes-Maritimes ont été déchiquetés dans un camion à Cannes ce 3 juillet pour sensibiliser les acheteurs.

Déchiqueter, broyer des produits neufs pour faire prendre conscience du danger de la contrefaçon.

C'est l'opération menée ce lundi 3 juillet sur le parvis de l’Hôtel de ville, afin de montrer la diversité des produits concernés.

Ceux qui traquent ces articles frauduleux se sont rassemblés autour du maire, David Lisnard.

Parmi eux, l’Union des Fabricants (Unifab), le président du Comité national anti-contrefaçon (CNAC), des représentants des douanes, de la gendarmerie et le directeur général de l’INPI (l'Institut national de la propriété industrielle). 

Ils ont assisté à la destruction de produits contrefaits saisis par la douane.

Les produits saisis sont regroupés, posés sur un étal puis ils passent dans une grande machine à déchiqueter.

Cette campagne de sensibilisation est destinée à alerter le grand public des effets et conséquences environnementales, sociales, sanitaires et économiques de la contrefaçon.

Leur message ? "La contrefaçon c'est bidon".

Un message qui sera porté par les ambassadeurs de l’Unifab jusqu’au 20 août sur les plages et les marchés du sud de la France notamment à Cannes, Nice, Saint-Tropez, Ramatuelle, Pampelonne, Antibes, Juan-les-Pins, Cassis, Bandol, Marseille, Aix-en-Provence, Biarritz, Saint-Jean-de-Luz.

"Une trop bonne affaire, c'est toujours louche ! "

Delphine Sarfati, directrice générale de l'Union des Fabricants constate : "la douane a saisi plus de 11 millions de produits de contrefaçon, c'est plus de 30 % par rapport aux années précédentes donc oui il y a une recrudescence de contrefaçon et il est très important que les consommateurs soient très vigilants."

De plus en plus de produits contrefaits mais une prise de conscience qui tarde à venir. Les clients ne se rendent pas compte des risques encourus. 

La première victime c'est toujours le consommateur, c'est dangereux pour la santé, pour l'environnement et ils financent les réseaux criminels donc acheter une contrefaçon c'est toujours une mauvaise affaire, une mauvaise surprise.

Delphine Sarfati, directrice générale de l'Union des Fabricants

Aujourd'hui, les consommateurs achètent beaucoup de produits en ligne. Mais comment distinguer une contrefaçon d'un article de marque ? 

Delphine Sarfati conseille de regarder le lieu d'achat, d'aller sur le site officiel et même de faire attention aux fautes d'orthographe sur internet. Le site du ministère de l'économie donne aussi des clés pour ne pas se tromper. 

La directrice d'Unifab met en garde : "une trop bonne affaire, c'est toujours louche ! "

Devant le camion, de la maroquinerie, du textile, des claquettes, des chaussures, des articles de sport, des casquettes. On distingue les marques Audi, The North Face ou Nike. 

Samantha Verduron, adjointe au directeur régional des douanes explique que 200.000 articles ont été saisis sur des marchés, dans des boutiques ou lors de contrôles routiers. 

37% des consommateurs trompés lors d'un achat

Fléau mondial, la contrefaçon, produite à des milliers de kilomètres, est à l’origine de pollutions considérables, avec le déversement de produits toxiques dans la nature et d’un mauvais bilan carbone.

D'après les douanes, 11,53 millions d'articles ont été retirés du marché en 2022.

Les articles les plus contrefaits sont : les jouets et jeux, puis les soins corporels, les vêtements et accessoires, les chaussures, boissons et alimentaires et enfin les téléphones mobiles. 

11,53 millions d'articles ont été retirés du marché en 2022.

La contrefaçon en quelques chiffres :

• 37 % des consommateurs se sont déjà fait duper en achetant un produit qu’ils pensaient authentique.
• 43 % des 15-24 ans se sont déjà tété floués, selon un sondage Ifop.
• 32 % des consommateurs se sont interrogés sur l’authenticité d’un produit au moment de l’achat.
• 11 % d’entre eux déclarent avoir acheté intentionnellement de faux articles.

Le but de cette campagne est d’informer la population pour qu’elle soit plus prudente lors de ses achats, en ligne ou pas.

Mais comment lutter contre ces contrefaçons massives ? Les professionnels ont établi un plan d'attaque. 

• La page contrefaçon.fr, spécialement dédiée à l’information des consommateurs
• Une vaste campagne d'affichage dans les villes et les aéroports
• Une importante présence sur internet et les réseaux sociaux Ebay, Facebook, Instagram, Snapchat et Google 
• Pour avertir les clients, 150.000 flyers seront distribués aux vacanciers jusqu'à la fin du mois d'août.

Acheter un faux sac de marque... Une opération dangereuse. Les sanctions pénales peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et 3 ans de prison.