Levothyrox : avec la mise en examen du laboratoire, "on va enfin être considérés comme des victimes", dit la présidente d'Alerte Thyroïde

Le laboratoire Merck a été mis en examen pour "tromperie aggravée" dans l'affaire du changement de formule du médicament Levothyrox. La présidente azuréenne de l'association Alerte Thyroïde se réjouit de cette nouvelle.

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Cette nouvelle, la présidente de l'association mouginoise Alerte Thyroïde, Anne-Catherine Colin-Chauley, l'attendait depuis longtemps. Ce mercredi 19 octobre, le laboratoire Merck qui fabrique le médicament Levothyrox a annoncé sa mise en examen pour "tromperie aggravée".

En 2017, Anne-Catherine Colin-Chauley, avocate, subit de lourds effets secondaires en prenant ce médicament. Elle ressent notamment une grande fatigue et une douleur au bras qui l'empêche de le bouger. Elle est la première personne à avoir porter plainte contre le laboratoire.

Au moins 31 000 patients touchés

Très vite, elle fonde l'association Alerte Thyroïde, qui compte aujourd'hui environ 1.500 membres. Plus de 400 se situent dans les Alpes-Maritimes car cette association a été créée à Mougins.

La nouvelle composition du médicament a été incriminée entre mars 2017 et avril 2018 par quelque 31.000 patients, souffrant notamment de maux de tête, d'insomnies ou de vertiges. Une enquête pénale pour tromperie aggravée, homicide et blessures involontaires a été ouverte en 2018.

Après cinq ans d'existence, l'association a pu se constituer partie civile dans l'affaire.

"Le président de Merck en France a été entendu" mardi 18 octobre au pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille, explique le groupe dans un communiqué. À l'issue de cette audition, "la juge d'instruction a décidé de mettre la société Merck en examen pour tromperie aggravée".

Toutefois, "cette mise en examen ne concerne en aucun cas la qualité de la nouvelle formule du Levothyrox", assure le laboratoire. La mise en examen est liée aux "modalités d'information mises en place au moment de la transition de l'ancienne à la nouvelle formule en 2017", pour ce médicament
prescrit contre l'hypothyroïdie, précise l'entreprise.

Dans le volet civil du dossier, la Cour de cassation avait rejeté, en mars, le pourvoi du groupe, condamné en 2020 à indemniser plus de 3.300 utilisateurs ayant souffert d'effets secondaires à la suite du changement de formule. Dans son arrêt, la plus haute juridiction française avait estimé que, "lorsque la composition d'un médicament change et que cette évolution de formule n'est pas signalée explicitement dans la notice, le fabriquant et l'exploitant peuvent se voir reprocher un défaut d'information", pouvant "causer un préjudice moral".

"Les patients vont être pris au sérieux"

Avec la mise en examen du laboratoire Merck, Anne-Catherine Colin-Chauley peut enfin se réjouir que l'affaire avance.

C'est un grand pas pour nous. On attendait cela depuis un moment. Les patients vont enfin être pris au sérieux et reconnus comme des victimes.

Anne-Catherine Colin-Chauley

Après cette mise en examen, l'association espère un passage au tribunal correctionnel pour que le laboratoire soit mis en cause.

La présidente aimerait que les expertises reconnaissent également que la prise de Levothyrox a pu jouer "un rôle de catalyseur dans le développement de cancers" chez elle et de nombreux membres de son association.

Mais le combat est loin d'être terminé pour la présidente. Elle souhaite saisir le ministre de la Santé pour l'alerter sur la fin de l'importation de l'ancienne formule de Levothyrox qui doit avoir lieu en décembre 2022. Elle aimerait qu'une solution pérenne soit trouvée pour avoir accès à cette ancienne formule du médicament qui ne causait pas d'effets indésirables graves.

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