La star de Hollywood Olivia de Havilland, qui avait joué dans "Autant en emporte le vent", est décédée dimanche à Paris, à 104 ans. C'est la première femme présidente du jury du Festival de Cannes en 1965. Une actrice de caractère qui a aussi combattu les studios.
Une étoile a rejoint le ciel. La star de Hollywood Olivia de Havilland, qui avait joué dans "Autant en emporte le vent", est décédée dimanche à Paris, où elle résidait, à l'âge de 104 ans, a annoncé son agente. "Dame Olivia de Havilland est décédée paisiblement de causes naturelles", a déclaré l'agente américaine Lisa Goldberg dans un communiqué.
Sur Twitter, les fans du cinéma hollywoodien lui rendent hommage et ressortent affiches et photos en noir et blanc :
Inoubliable Mélanie de l'énorme succès "Autant en emporte le vent" (1939) de Victor Fleming, elle était la doyenne de Hollywood, dont elle incarnait l'âge d'or des années 1930-1940. Les twittos remercient l'actrice, finalement "emportée par le vent"...(suite) #OliviadeHavilland
— Merlin Philippe (@merlinpapin3) July 27, 2020
Autant en Emporte le Vent en 1939 , deux Oscars dans sa carrière pour A Chacun son Destin et L'Héritière et plus de 50 films jusqu'en 1979.
Voici mon TOP10 de ses films (Ordre) Parmi 53.
Autant en Emporte le Vent
A Chacun son destin pic.twitter.com/PnTuIcMNYU
Très attristé d’avoir appris la mort de l’immense actrice #OliviaDeHavilland , légende de l’Âge d’Or de Hollywood. Merci pour votre Cinéma pic.twitter.com/8R9gxs5YTR
— Léo Riva (@LeoRivaLaREM) July 27, 2020
"Première femme présidente du jury"
Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, qu' Olivia de Havilland était une pionnière. Elle a été "la première femme présidente du jury" de la manifestation cinématographique française. Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, y voit un écho aux questions actuelles :
A l'heure du questionnement de la place des femmes dans le cinéma et dans la société en général, il faut surtout se souvenir d'elle à travers la force qui fut la sienne lorsqu'elle attaqua le système des studios pour libérer les comédiennes de contrats qui les exploitaient.
"Les droits des acteurs et des actrices"
Selon lui, cette "reine d'Hollywood" a démontré "force et courage" tout au long de sa carrière. C'était "aussi une femme de caractère. La résistance qu'elle sut opposer aux studios dans les années 1930 et 1940, allant jusqu'à les poursuivre en justice, joua un rôle déterminant pour améliorer de façon très substantielle les droits des acteurs et actrices", a également salué Roselyne Bachelot, ministre de la Culture. Olivia de Havilland avait remporté en 1943 face au studio Warner, qui refusait de la libérer de son contrat, une victoire judiciaire qui fera jurisprudence dans la défense des droits des acteurs.
En 1965, l'actrice avait été interviewée en français après avoir reçu une médaille à Cannes.
Interrogée sur le cinéma français, elle répond qu'elle "y trouve toujours énormément de talent."Sur le fait qu'on lui ait proposé la place de présidente à vie du festival de Cannes, elle affirme : "je trouve que c'est facinant de voir tous les films, c'est une gande responsabilité et c'est aussi un grand plaisir."Je suis tellement émue, c'est un symbole de l'amitié des Français qui est un peuple que j'estime beaucoup et que j'aime profondément.
"Une légende"
Un héritage salué par l'acteur américain Jared Leto, qui a écrit sur Twitter avoir eu "le plaisir de passer du temps avec elle à Paris". "Je l'ai remerciée pour son courage et lui ai raconté comment ses choix avaient eu un impact pour moi et mon frère", a-t-il ajouté. "C'était incroyable de la rencontrer. C'est une légende!"
"Jeunes dames mignonnes bien élevées"
"Olivia de Havilland a passé une part de sa vie à faire oublier qu'elle était capable de jouer d'autres rôles que les jeunes dames mignonnes bien élevées. Total: 2 Oscars et la 1ère présidence féminine du jury du festival de Cannes plus une brouille à vie avec Joan Fontaine, sa soeur", a aussi réagi sur Twitter l'ancien président du festival Gilles Jacob.
"Un monde qui n'existe plus"
"Elle était belle, elle était chic, elle était fière d'avoir fait une grande carrière et d'avoir appartenu à un monde qui n'existe plus. Elle était américaine et elle préférait la France", a salué l'ancien ministre de la culture, Frédéric Mitterrand.
Coupe de Champagne
L'académie des Oscars a d'ailleurs salué sur Twitter "une vraie légende de l'industrie cinématographique, "un pilier de l'âge d'or de Hollywood et un talent incommensurable". "Le monde a perdu un trésor international", a dit à l'AFP son ex-avocate Suzelle Smith. "Elle voudrait qu'on se souvienne d'elle avec joie, fierté, et en buvant une coupe de Champagne!". Le président Nicolas Sarkozy lui avait remis la Légion d'honneur en 2010.
Autre monstre sacré
Elle est morte cinq mois après un autre monstre sacré du cinéma américain de sa génération, Kirk Douglas, décédé en février à l'âge de 103 ans. Plusieurs fois nommée, Olivia de Havilland a décroché l'Oscar de la meilleure actrice pour "A chacun son destin" (Mitchell Leisen, 1946) et "L'Héritière" (William Wyler, 1949).
Des films de légende et une trace indélébile, son étoile sur le mythique trottoir de Los Angeles, le Walk of Fame :